Le merle effondré
Publié le 23 Février 2016
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Un merle
Plus très vaillant
Vieux de siècles écoulés
S’en va
Boitillant
Dans les rues désertées
Il est triste
Son plumage est gris
Son œil larmoyant
Sa tenue négligée
Son verbe bégayant.
Un merle
Toujours là pourtant
S’en va
Dans les ruelles
Désertées par le peuple
Désertées par la foule
De cette foule des grands soirs
Qui avaient encore un nom.
Autrefois
C’était gai
Et puis animé
Autrefois
Les barricades
Pour seul mobilier urbain
Occupées c’est certain
Les armes à la main.
Autrefois
C’était vif
L’air coupait tel un rasoir
Le sang coulait
Généreux
Mais il savait pourquoi.
Autrefois
C’était rude
La chanson était écrite
Sur un pan de robe déchiré
Avec un tesson joyeux.
La rue
Qui était au peuple
A perdu sa vertu
Son code sous le bras
Le merle
Effondré
Cherche à le protéger.
Ils veulent
En arracher chaque page au forceps
Alors que le sang
La lutte
Les sacrifices
En avaient écrit les grandes lignes
Au flambeau de leurs vies.
Ils veulent
Le pilonner
En faire un gros bifteck
Tout juste bon
A nourrir les bourgeois
Ils veulent
Le sacrifier
En faire une carpette
Bafouer encore bafouer
Nos plus évidents droits.
Le merle était moqueur
Autrefois
Il aimait taquiner
La cerise lumineuse
Et son rouge propos
Le merle était joyeux
Chantait haut les cœurs
Il regardait les hommes
Briser leurs fardeaux
Mettre une plume noire
A la proue des fusils
Mettre une rouge cerise
A leurs oreilles grandes ouvertes
Ils faisaient sacrifice de leurs vies
Pour une autre meilleure
Brisant à grands coups de dents
Les chaînes des esclavagistes
Brisant à grands coups de marteaux
Les fondations pourries
D’une société capitaliste
Jusqu’à la moelle
Jusqu’aux os.
Carole Radureau (23/02/2016)
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Plumes de mon coeur - coco Magnanville
Une petite valise pour transporter les poèmes écrits sur les oiseaux en fin d'année 2014. Paruline bonne-mine Harfang de la lune L'oiseau bleu-blanc-rouge L'oiseau de Carlo (ou de Hobo ou de Car...
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