Les peuples du monde – Etat des lieux – Le Brésil

Publié le 3 Février 2016

Brazilian indians 000 » par Lecen — see belowAgência Brasil/CC BY 3.0 BR by Agência BrasilAgência Brasil/CC BY 3.0 BR . Sous licence CC BY 3.0 via Wikimedia Commons.

 

Il s’agit du plus grand état d’Amérique du sud : 8.5 millions de km2 ou 16 fois la France, qui couvre presque la moitié de la superficie du continent sud-américain.

Au nord, le Brésil est bordé par l’océan atlantique et il est frontalier du Venezuela, de la Guyana, du Surinam et de la Guyane française, à l’ouest avec le Paraguay, la Bolivie et le Pérou et au nord-ouest c’est avec la Colombie alors qu’au sud c’est l’Uruguay.

Les états se répartissent au sein de 5 régions administratives (nord, nord-est ou nordeste, sud-est ou sudeste, sud et centre-ouest).

Il y a un gouvernement dans chaque état fédéré avec son propre parlement.

La population

La population du Brésil est de 206.077.898 habitants en 2014 avec une densité de population de 24 habitants au km2 ce qui en fait le 5e pays le plus peuplé au monde après la Chine, L’Inde, les Etats-Unis et l’Indonésie.

La partie la plus densément peuplée est le littoral atlantique (grandes métropoles de Sao Paulo et Rio de Janeiro).

De multiples peuples

Le Brésil est un pays multiracial et multiethnique.

Trois grands groupes principaux le composent : les européens, les africains et les amérindiens (indiens). Les groupes se sont mélangés au fil du temps et en 1990 le recensement indiquait les détails suivants :

Blancs 40%, métis 50%, noirs 8%, autres minorités 2% (dont 0.1% d’amérindiens).

La réalité est plus complexe que les chiffres car déjà sous le terme de métis, les brésiliens en distinguent de différents : les caboclo ou mameluco qui sont les métis de blancs et d’indiens, les muleto qui sont les métis de blancs et de noirs et les cafuzo qui sont les métis d’indiens et de noirs.

Les noirs et les métis vivent souvent dans les vieilles zones de population où l’esclavage avait concentré les africains (Nordeste dont Pernambuco et Bahia) une partie du Sudeste (Rio de Janeiro), les états de Minas Gerais et de Sao Paulo.

D’autres courants d’immigration existent dans la population : italiens, libanais, allemands, hongrois, polonais, russes, irlandais, écossais, hollandais, japonais.

Un fait est à préciser : il n’existe soi-disant pas de racisme au Brésil (tout au moins au niveau de la loi) car en effet la pratique est rigoureusement interdite par la constitution et sous toutes ses formes.

Le Brésil est signataire de

  • La déclaration universelle des droits de l’homme
  • Du pacte international des droits civils et politiques
  • Du pacte international des droits économiques, sociaux et culturels
  • De la convention 169 de l’OIT
  • De la déclaration des nations unis sur les droits des peuples autochtones

Little-Guarani indian » par Eurico Zimbres. Sous licence CC BY-SA 2.5 via Wikimedia Commons.

 

La population indigène

Elle serait en 2014 de 896.917 personnes dans les centres urbains et de 572.083 personnes en aires rurales (0, 47% de la population).

On dénombre 305 peuples, sur ce blog j’en ai répertorié 246.

698 terres indigènes ou terras indigenas (106,7 millions d’hectares ou 11.2% du territoire national) existent où résident 57.7 % des autochtones.

28 ethnies vivent en isolement volontaire.

Les populations indigènes voient leur natalité s’élever plus rapidement que la population nationale.

60% des indiens vivent dans la région de l’Amazonie légale mais il existe des peuples dans tous les états du pays sauf à Rio Grande do norte, Piaui et le district fédéral.

L’état le plus important en population indigène est Amazonas avec environ 90.000 personnes.

Les principaux groupes indigènes brésiliens en fonction du nombre de personnes sont les Guaranis avec les différents groupes qu’ils représentent (M’Bya, Nandeva et Kaiowa), les terena, les Macuxi, les Kaingang, les Tikuna, les Yanomami, les Guajajara.

Les langues

274 langues sont répertoriées dont les plus parlées sont les langues des familles arawak, tupi-guarani, karib, macro-gê, tukano, pano, yanomami.

133 langues amérindiennes du Brésil sont en voie d’extinction.

A l’arrivée des européens il y avait environ 2 millions d’indiens dans le pays. Au cours des années 50 le chiffre est tombé à 150.000 sous la pression de la colonisation, des maladies importées par l’homme blanc, des guerres, du boom du caoutchouc. La population a bien remonté depuis.

Les groupes de langues présents au début de la colonisation étaient les familles tupi-guarani, macro-gê et arawak. Les tupis sont les premiers à être entrés en contact avec les portugais colonisateurs.

Les indiens sont dépendants de l’état pour leur subsistance en dehors des quelques groupes isolés. Ils sont souvent dispersés et séparés les uns des autres et considérés par les brésiliens comme des « vagabonds, des paresseux, des incapables de travailler ». Il semble qu’ils soient tous justes bons pour attirer le tourisme.

Les peuples en danger

Les Guaranis

Ce peuple qui est l’un des premiers contactés par les colonisateurs et qui est l’un des plus nombreux du pays souffre de problèmes de grande importance du fait que la quasi-totalité de ses terres d’origines ont été usurpées. Les Guaranis ont été regroupés dans de petites réserves, surpeuplées, le fait d’avoir perdu leurs racines, les lieux qui les relient à leurs ancêtres a provoqué de profonds bouleversements et ce peuple est l’un de ceux qui rencontre le plus grand taux de suicides dans le monde, surtout chez les jeunes. Certains groupes ont décidé de réinvestir leurs anciennes terres mais elles appartiennent à de gros propriétaires ou éleveurs qui ont la police fédérale avec eux et qui n’hésitent pas à faire des représailles contre les indiens en tuant leurs leaders. Les indiens campent dans des campements de fortune le long de routes très passantes et risquent leur vie chaque jour sans pour autant émouvoir l’état.

Les monocultures (canne à sucre surtout pour l’éthanol) ont pris le pas sur le patrimoine des peuples premiers et comment peuvent-ils s’en sorti face aux intérêts développés par ces lobbies ?

De nombreux peuples sont menacés à différents niveaux, que ce soient les peuples du rio Xingu ou du Tapajos, de tous les peuples riverains qui sont concernés par les barrages hydroélectriques qui polluent leur eau et assèche certains cours d’eau, que ce soient les peuples en isolement volontaire (environ 80) qui peuvent être approchés aussi bien par des missionnaires, des touristes, des bûcherons ou orpailleurs illégaux, chaque peuple est une richesse de ce pays, chaque peuple souffre de ne pas être respecté comme il se doit.

Je vais me référer à la liste fournie par l’ONG survival pour faire simple mais sur ce blog, chaque fois qu’un peuple est en danger ou concerné par un fait grave, je m’en fais l’écho.

Donc, il y a les Yanomamis qui sont touchés par l’orpaillage illégal, les Awa dont certains qui sont isolés et qui subissent les intrusions de bûcherons sur leurs terres, les petits groupes comme les Akuntsu, les Kanoê, les Korubo, les Zo’é, les Kawahiva, les Matis.

Les indiens de Raposa serra do sol comme les Macuxis et les Ingariko.

Les Enawené Nawé, les Pirikpura etc….

Le gouvernement de Dilma Roussef est celui qui a le moins homologué de terres autochtones depuis 20 ans. En quatre ans, seules 11 terres ont été reconnues sur une superficie totale de 2 millions d’hectares.

La PEC215

Cet amendement transfère le pouvoir éxécutif au congrès national le pouvoir d’homologuer les terres autochtones ce qui constitue un réel danger de violation des droits autochtones.

Pour en savoir plus à ce sujet :

246 peuples classés par familles de langues (chiffres de la population à côté des noms)

Source ISA

Les peuples soulignés de liens sont des liens internes au blog.

Guajajaras (mãe e filho)" by Antônio Cruz/Abr - Agência Brasil [1]. Licensed under CC BY 3.0 br via Commons.">"mmons.wikimedia.org/wiki/File:Guajajaras_(m%C3%A3e_e_filho).jpg#/media/File:Guajajaras_(m%C3%A3e_e_filho).jpg">Guajajaras (mãe e filho)" by Antônio Cruz/Abr - Agência Brasil k" href="http://www.agenciabrasil.gov.br/media/imagens/2007/11/15/1320AC0179.jpg/view">[1]. Licensed under CC BY 3.0 br via Commons.

 

Les groupes de langue tupi-guaraní

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Índia da etnia Terena » par Foto: Valter Campanato/ABr — Agência Brasil [1]. Sous licence CC BY 3.0 br via Wikimedia Commons.

Les groupes de langues arawak (aruak)

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.Retrato Yekuana » par Luisovalles — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

Les groupes de langues karib

 

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Les groupes de langues tukano

Indios im Reservat Maraiwatséde der Xavantes » par Agencia Brasil, Wilson Dias/Abr. — Agência Brasil (#52268). Sous licence CC BY 3.0 br via Wikimedia Commons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les groupes de langue jê ou macro-jê

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Mayoruna" by Source. Licensed under Fair use via Wikipedia.">"ikipedia.org/wiki/File:Mayoruna.jpg#/media/File:Mayoruna.jpg">Mayoruna" by Source. Licensed under Fair use via Wikipedia.

Les groupes de langues pano

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Yanomami Woman & Child » par Cmacauley — I took this photograph.Previously published: none. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

AUTRES LANGUES

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Les afro descendants au Brésil

Le Brésil est après le Nigéria le deuxième pays au monde le plus peuplé d’africains et le premier hors d’Afrique ayant la plus grande population d’origine africaine.

Les afro descendants tentent ses dernières années de se réapproprier leur identité.

Les résultats du recensement de l'année 2010 ont montré que sur un total de 190.732.694 millions d'habitants, 50,74 % (96.777.769 millions) sont afrodescendants.

Les quilombos

Pendant l’époque esclavagiste du Brésil colonial, des quilombos ont été constitués comme forme de résistance au système d’oppression et d’exploitation établi par les esclavagistes portugais.

Les groupes nommés quilombos étaient composés d’une dizaine de personnes mais ils furent parfois plusieurs milliers. Ils vivaient de l’agriculture, de la chasse et de la pêche, de la production de tissus, de la fabrication d’instruments de travail et d’armes.

Pour autant de nos jours malgré la présence de gouvernements progressistes on constate que des noirs sont assassinés par la police militaire et ce plus grand nombre que les blancs. Les états dans lesquels on tue le plus de noirs au Brésil sont Pernambuco, Alagoas, Espiritu Ssanto, le district fédéral et Rio de Janeiro.

Au Brésil, malgré la loi contre le racisme, la distance entre cette loi et sa mise en application est très grande d’autant plus que la discrimination contre les afro descendants est basée sur des siècles d’esclavage.

MONDE AUTOCHTONE 2014

Sources : wikipédia, GITPA, afrodescendants (uhem.mesut.com)

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