Guyane / Suriname /Guyana/Venezuela : Les Lokono (Arawaks)

Publié le 11 Janvier 2016

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Lokono-Arawak

Une des six ethnies de la Guyane française.

 

 

Population

Guyane française : 200 à 400 personnes

Suriname : 2000 personnes

Guyana : 10 à 15.000 personnes

Venezuela : 1500 locuteurs

Aussi connus sous le nom de Lokonos, ils sont situés dans les états de Delta Amacuro, Bolívar et Guayana Esequiba. Ils viennent de la famille linguistique arawak et certaines communautés sont trilingues, parlant anglais, espagnol et lokono. L'Arawako ou Lokonó est une langue utilisée par très peu de locuteurs. Il y a une certaine similitude entre la langue arawak et le Wayuu. 

Langue : arawak

En Guyane française ils sont localisés sur les côtes à St Laurent du Maroni (villages de Balaté et Saut-Sabbat), Matoury (village de Ste Rose de Lima), Mana et Cayenne.

Peu de sources semblent exister sur internet au sujet des Lokono et il faut se référer à l’histoire générale des Arawak ce que j’ai fais pour arriver à nourrir cet article.

Le terme Arawak souvent utilisé pour désigner ce peuple est en fait le nom de la famille linguistique qui regroupe des populations amérindiennes d’Amazonie comme les Caraïbes et les Ka ‘lina et dont les Taïnos sont les plus connus. Les Taïnos vivaient sur l’île d’Hispaniola, à Porto Rico et sur la partie orientale de Cuba.

Aux Bahamas se trouvaient les Lucayens.

Les populations remontent au Néolithique et pratiquaient l’agriculture, la pêche et la cueillette ainsi qu’une céramique décorée avec la technique de l’adorno et des peintures blanches, noires et ocre.

Selon Canals-Frau dans Préhistoire

“ De nature très peu pacifique, grands céramistes, sculpteurs et agriculteurs, les Arawaks ont introduit de proche en proche, et du sud au nord, la culture du maïs et du manioc sur des monticules de terre, le tissage, les rites funéraires et l’exhumation des morts dans des urnes, le droit matrilinéaire exogame et le culte des ancêtres.“

On peut retrouver ci-dessous des articles détaillés sur les ethnies suivantes :

Les Taïnos

Cuba, les derniers indiens, les premiers esclaves

Les Ka'lina

Les derniers Caraïbes

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Histoire succincte des Arawaks

  • Sur les sites où vivaient les premières populations (partie occidentale et côte nord du Venezuela et de Trinidad) ont été identifiées des traces archéologiques anciennes remontant certainement à plus de 10.000 ans (pointes de flèches, fragments de silex, ossements de gros mammifères à présent disparus tatous et paresseux). Les outils démontrent le mode de vie des populations centré sur la chasse et la cueillette. Ils vivaient dans de petites bandes nomades et suivaient les migrations des animaux dont les lamantins et les tortues marines. Ils occupaient les basses terres tropicales de l’Amérique du sud : Panama, Venezuela, bassin mexicain bassin du Yucatan, Floride etc…
  • Vers 5000 à 6000 avant JC : ils arrivent aux Antilles. Ce sont des civilisations pré-céramiques avec une économie basée sur l’occupation de la nature et ignorant la culture du sol. Les femmes s’occupaient de la cueillette ( végétaux, racines, cœurs de palmiers, tubercules, graines, fruits sauvages) les hommes chassaient et pêchaient. Leur nourriture était également composée de chenilles, vers palmistes, thermiques ailés, miel sauvage.

Monument en hommage au cacique Hatuey Zoohouse

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  • Vers l’an 1000 av JC : les Ignévis, peuplade Arawak font connaissance de l’agriculture et de la poterie, ils vivent dans le bas Orénoque, franchissent le delta du fleuve et atteignent la côte du Venezuela où ils rencontrent des méso-indiens qui leur enseignent des techniques de pêche et la navigation. Ils commencent à se répandre dans les Antilles au début de l’ère chrétienne. Vers 200 avant JC ils atteignent Porto Rico.

- 800 à 900 avant JC : les Arawaks des petites Antilles se rattachent à la culture Suazoïde du nom du site de Savane Suazey sur l’île de Grenade. On les désignait alors sous le nom de Caraïbes, mais ils n’étaient pas très différents des populations saladoïdes.

  • 300 à 1000 après JC : le peuplement se divise en Taïno (iles Vierges Porto Rico et république dominicaine) et sub-Taïno ( Haïti, Jamaïque, Cuba, Bahamas) ils repoussent les méso-indiens de la première migration.
  • Entre 1000 et 1500 : apogée des cultures Taïno et sub-Taïno, troisième migration à partir de l’Amérique du sud, vers l’an 1000 ils s’installent aux petites Antilles en ayant au passage exterminé les éléments mâles de la population Ignéris qui les occupaient.

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  • XVe siècle : les Arawaks sont les premiers indiens à être en contact avec les espagnols dont Colomb et son équipage. Quand Colomb et ses hommes sont aux Bahamas, ils sont très bien accueillis par les indigènes en place qui leur apportent de la nourriture et des cadeaux. Ils échangent de bon cœur ce qu’ils possèdent, ne portent pas d’armes, ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont fabriqués en roseaux. Colomb remarque dans ses notes qu’ils feraient de bons serviteurs et que l’on peut facilement les asservir. Ca commence déjà et ainsi. En Haïti, les indigènes seront vite réduits en esclavage l’exploitation et les maladies apportées par les blancs viendront aussi rapidement à bout de la moitié de la population (250.000 personnes en 2 ans). En 1515 il ne reste plus que 15.000 indiens, en 1650, les Arawaks et leurs descendants ont disparu d’Hispaniola.
  • A partir Du XVIe siècle : alors que les espagnols arrivent à coloniser les Caraïbes, les Lokono et d’autres peuples du continent résistent sur une période plus longue et pendant le XVIe siècle les espagnols ne peuvent pas encore les coloniser.
  • XVIIe siècle : d’autres puissances européennes arrivent sur le territoire des Lokono et ceux-ci alors s’allient aux espagnols contre leurs voisins Ka’lina qui sont alliés des anglais et des hollandais. Ensuite ils s’engagent dans des relations commerciales avec les européens et ils deviennent prospères.
  • XIXe siècle : c’est la fin de l’économie de plantation, c’est l’époque de changements économiques et sociaux et cela affecte les Lokono. Leur population commence à décliner.
  • XXe siècle : les Lokono complètent leur économie traditionnelle agricole en vendant du poisson et certains migrent pour aller travailler. La population augmente à nouveau.

Les amérindiens insulaires Arawaks et les Caraïbes appartiennent à la même aire géographique englobant l’ensemble forestier de l’Amazonie brésilienne du delta de l’Orénoque et du Venezuela.

Les deux groupes étaient distincts mais il y avait peu de différences somatiques entre les communautés. Ils avaient de nombreux traits culturels communs : vision de l’univers, attitude à l’égard des choses et des êtres.

Les Caraïbes détruisaient les populations mâles Arawaks et seuls les femmes et les enfants étaient épargnés.

La langue caraïbe présente cette particularité linguistique (diglossie) rare : les femmes utilisaient une langue différente de celle des hommes. Les femmes semblaient utiliser des expressions la plupart empruntées de mots arawaks et les hommes parlaient le karib, la langue des Caraïbes.

Arowak woman by John Gabriel Stedman » par John Gabriel Stedman — Geheugen van Nederland. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

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Matrilocalité

La société Arawak est de tradition matrilocale. Les communautés Caribes étaient constituées de plusieurs groupes de parenté matrilinéaire (la filiation se transmettant par les femmes) et les dirigeants transmettaient le pouvoir au fils aîné de leur sœur aînée.

Les divinités avaient la même structure parallèle que la structure sociale des Arwaks.

Les amérindiens des Antilles avaient également un système patrilocal : la femme va vivre dans le village de son mari mais aussi matrilinéaire : les adolescents quittent leur famille pour vivre dans celle de l’oncle maternel (le forestage).

L’autorité semblait matriarcale.

Mythe de Momand’Loup

Un mythe existe au sujet d’une princesse Arawak, Momand’Loup qui était devenue reine sur le continent des conquistadores. Les Arawaks organisaient au sein des différents clans une épreuve pour élire la meilleure d’entre eux. Celle qui avait les qualités avait alors pour mission de rejoindre une terre étrangère un peu comme une ambassadrice et d’y créer des liens commerciaux avec sa patrie d’origine.

Artisanat

Comme les autres peuples de la Guyane, les Lokono fabriquent de la vannerie traditionnelle en se servant des nombreuses plantes de la famille des aroumans qui s'y prêtent. La vannerie est souvent une activité masculine qui servait uniquement autrefois au matériel essentiel à leur mode de vie. A présent la vannerie tend à se tourner vers des formes commercialisables.

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Sources : les traites négrières.free.fr, mouvement matricien, wikipédia

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