L’étoile de l’amour*

Publié le 12 Décembre 2015

Une étoile est tombée sur la terre :
Savez-vous aimer ?
Dit-elle dans sa langue étoilée.
Savez-vous aimer ?
Savez-vous regarder ?
Vous étonner, vous indigner,
Saisir le plus petit indice d’amour
Dans chaque chose du quotidien ?
Savez-vous rougir
Et puis retourner en enfance
Quand la frimousse d’un oiseau
Vous y invite gentiment ?

Une étoile est tombée sur la terre
Au milieu d’un champ de ruines par anticipation
Elle pensait avoir affaire
A la planète bleue
A la planète verte
A la planète humaine riche de son histoire
Et qui avait fait le ménage dans toutes les confusions.
Elle était surprise car la vie avait fui
La tristesse régnait le chaos était abondant
On se demandait s’il était encore possible
De construire sur ce tas de ruines.

L’étoile était le phare
L’étoile était l’espoir
Elle avait en son petit corps
Un fabuleux trésor
Une mine d’énergie non exploitable
Sauf pour ceux qui la reconnaissait.

Elle savait réconforter
Dire chaque chose que chacun attend
Ses mots n’étaient jamais ni trop bas ni trop hauts
Elle connaissait le secret de l’autre vie
Celle qui fait peur car inconnue
Elle connaissait la verte prairie qui accueillait
Les étoiles disparues
Elle connaissait les remèdes
Ceux qu’aucuns médecins humains n’avaient découverts
Pour mettre à la place du vide
Pour mettre à la place du point d’interrogation
Le plus beau des cadeaux offerts à l’homme
Un jour où la terre-mère avait connu la bonté :
Ce cadeau s’appelait AMOUR
Conjugué sous toutes ses formes
Sous tous les temps
Additionné, multiplié, publié, crié, vécu
Il mettait là où ça fait mal
Un baume d’une richesse inconnue :
Il comblait l’absence en lui offrant la mémoire
Il comblait la peur en lui offrant l’embellie
Il comblait la peine en lui offrant son épaule
Il comblait le doute en lui offrant son énergie
Il comblait la haine en lui offrant son mouchoir
Il comblait la bêtise en lui offrant sa raison.

Chaque jour dans nos vies
L’étoile de l’amour
Brille.
Parfois,
On l’oublie, on ne la voit plus,
On s’habitue à sa présence discrète
Parfois,
On ne croit plus en sa force
On ne veut plus s’y référer
Par déception, par ennui, par paresse.
Mais elle est là, précieuse
Elle brille pour ceux qui ont le cœur assez grand
Pour la recevoir dans sa coupe,
Elle brille pour ceux qui sont
Et pour ceux qui ne sont plus
Elle permet l’intemporalité
Ce qui a nourrit l’amour des êtres
Vit dans le cœur des fleurs
Des êtres recommencés pour irriguer la vie.

Carole Radureau (12/12/2015)

L’étoile de l’amour*

Cumengite-d06-116a » par Rob Lavinsky, iRocks.com – CC-BY-SA-3.0. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

L’étoile de l’amour*
L’étoile de l’amour*

Perle de cumengéite

Une espèce minérale composée d'oxy- halogénures de cuivre.

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre

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H
Bonsoir Caro<br /> <br /> L'exil n'est-il pas la métaphore de l'absence ? Et l'amour, le lit de l'étrangère ?<br /> <br /> Partons tels que nous sommes :<br /> Une dame libre<br /> Et son ami fidèle.<br /> Partons ensemble dans deux chemins.<br /> Partons tels que nous sommes, unis<br /> Et séparés.<br /> Rien ne nous fait mal,<br /> Ni le divorce des colombes<br /> Ni le vent autour de l’église …<br /> Ou le froid au creux des mains.<br /> Les amandiers n’ont pas assez fleuri.<br /> Souris et ils fleuriront encore<br /> Entre les papillons de tes fossettes.<br /> <br /> Sous peu nous aurons un autre présent.<br /> Retourne-toi, tu ne verras<br /> Qu’exil, derrière toi :<br /> Ta chambre à coucher,<br /> Le saule de la place,<br /> Le fleuve derrière les immeubles de verre<br /> Et le café de nos rendez-vous … tous, tous<br /> Prêts à se muer en exil.<br /> Soyons donc bons !<br /> <br /> (…)<br /> <br /> Partons, tels que nous sommes :<br /> Une femme libre<br /> Et son ami fidèle<br /> Partons tels que nous sommes.<br /> De Babylone, nous sommes venus<br /> Avec le vent<br /> Et vers Babylone, nous marchons …<br /> Mon voyage n’était pas suffisant<br /> Pour que, sur ma trace, les pins<br /> Se changent en mots de louanges du lieu méridional.<br /> Nous sommes bons ici. Vent du nord,<br /> Notre vent, et méridionales, les chansons.<br /> Suis-je une autre toi ?<br /> Et toi, un autre moi ?<br /> Ce n’est pas mon chemin à la terre de ma liberté,<br /> Mon chemin à mon corps<br /> Et moi, je ne serai pas moi à deux fois<br /> Maintenant que mon passé a pris la place de mon lendemain,<br /> Que je me suis scindée en deux femmes.<br /> Je ne suis ni orientale<br /> Ni occidentale<br /> Et je ne suis pas un olivier qui a ombragé deux versets.<br /> Partons donc.<br /> " Pas de solutions collectives aux obsessions personnelles. "<br /> Il ne suffisait pas d’être ensemble<br /> Pour être ensemble …<br /> Il nous manquait un présent pour voir<br /> Où nous étions. Partons tels que nous sommes,<br /> Une femme libre<br /> Et son vieil ami.<br /> Partons ensemble dans deux chemins.<br /> Partons ensemble<br /> Et soyons bons …<br /> <br /> (…)<br /> <br /> Mahmoud Darwich<br /> <br /> <br /> J'aime beaucoup ton poème<br /> <br /> Serge
C
Bonsoir Serge-Hobo<br /> <br /> Réponse de Mahmoud Darwich :<br /> <br /> Ici s’achève la migration des oiseaux, notre migration, la<br /> Migration des mots.<br /> Et après nous, un horizon pour les nouveaux oiseaux ; après<br /> Nous, un horizon pour les oiseaux nouveaux.<br /> Et nous qui battons le cuivre du ciel, nous battons le ciel pour<br /> Qu’il creuse des routes après nous.<br /> Nous nous sommes conciliés nos noms au versant des lointains<br /> Nuages, les nuages lointains.<br /> Nous descendrons bientôt comme des veuves dans la place des<br /> Souvenirs<br /> Et nous dresserons notre tente pour les ultimes vents : soufflez,<br /> Soufflez, que vive le poème<br /> Et vive le chemin qui y mène. Après nous, l’herbe croîtra,<br /> L’herbe s’élancera<br /> Aux abords des chemins que nous sommes seuls à avoir foulés,<br /> Des chemins inaugurés par nos pas têtus.<br /> Là, nous graverons sur les derniers rochers : vive la vie et vive<br /> La vie.<br /> Puis nous tomberons en nous-mêmes, laissant après nous un<br /> Horizon pour les nouveaux oiseaux.<br /> <br /> J'ai adoré ton texte, il me parle fort, il me parle beaucoup, il m'a apporté la lumière et la joie au cœur.<br /> <br /> Bisouxx<br /> <br /> caro
A
Encore une pierre extraordinaire et ton poème lui fait honneur. J'aime beaucoup ce que je viens de lire, on en a tant besoin, de tes poèmes étoilés qui redonnent espoir...
C
C'est un poème porteur de messages.......je ne sais pas si j'aurais réussi à apporter ce qui me tenait à coeur en écrivant. Ceci n'est pas toujours facile, surtout quand on est complexée. Si toi, tu y as lu quelque chose qui ressemble à de l'espoir, j'en suis heureuse. Il faut toujours apporter une étoile remplie d'amour et d'espoir au devant de tout ce qui fait la vie tout simplement.