L’armée des ombres

Publié le 7 Décembre 2015

Elle
Dominait
De toute sa masse,
De sa couleur de feu
Tel un volcan fugace et précieux
L’erg au doux crépuscule
A la patience indue
Et au souvenir des pierres ancestrales.

C’était une dune parfois mobile,
Parfois figée,
Une belle dune de sédiments
Déposés sur une nappe de cilice
Et composée de grains d’orange.
A l’orange elle a avait pris sa couleur
C’était comme un feu d’horizon
Un fond d’écran copié sur la nature
Un véritable mur d’une incroyable curiosité.

A l’orange
Elle avait pris le piquant
Et la sagacité du fruit
Qui sait qu’il a un potentiel.

A ses pieds
Une petite armée
D’ombres
Patiemment éduquées,
Arbres qui périrent car l’eau un jour
Avait fui
Devant le feu décimant son propos.

Eux, les petites carcasses,
Les scaphandriers du désert
Se tenaient
En quinconce,
Au garde-à-vous de la nature
Devant le géant majestueux.

Ils voulaient devenir forêt,
Rêvaient de verdure et de lianes,
Ils voulaient devenir
Nichoir et puis ruche et puis oxygène,
Le désert ne l’avait pas permis.
Ombres de ce qu’ils furent
Ils gardaient à jamais la pose,
Ombres de la vie
S’effaçant au profit du minéral
Maître des lieux.

Carole Radureau (04/12/2015)

L’armée des ombres

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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A
Le minéral fait aussi partie de la nature et tu sais très bien dire toute la poésie qu'il renferme. J'aime les couleurs de ton texte, tout comme celles de la photo.
C
Ces dunes géantes sont des concentrés de minéralité, imagine tous les poèmes que l'on peut en faire surtout si , comme sur la photo les arbres se mettent de la partie. Le lieu est sublime, à vivre sans doute pas mais pour le point de vue, c'est quelque chose.