Intelligence-led policing

Publié le 2 Décembre 2015

Cet article de 2013 nous explique parfaitement et clairement ce qui nous attend en France avec l'état d'urgence et tout ce qui en découle. Nous sommes dans une sacrée galère .....

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Une même esthétique technocratique : un hasard ?

La coopération policière et judiciaire entre la Turquie et les pays de l'Union européenne a atteint un degré élevé, et les concepts qui guident les politiques répressives se rapprochent de plus en plus.

Dans notre inconscient collectif, nous avons peut-être encore de la Turquie l'image d'un pays coercitif « par nature », militariste depuis toujours, familier des coups d'Etat, une image qui procède un peu de l'orientalisme, vision selon laquelle tout ce qui est en Orient serait nécessairement autoritaire, retardataire, médiéval, « pas prêt pour la démocratie », une vision confortée par l'idée de « despotisme asiatique ». Vision dangereuse selon laquelle la répression en Turquie relèverait de ce « despotisme » et serait un cas spécifique car exotique et extérieur à notre monde occidental.

Dans mon article « Le droit, instrument de prophylaxie sociale », je m’étonnais du caractère massif des rafles, de la légèreté des faits imputés aux personnes accusées d' « appartenance à un mouvement illégal », et d'une perversion du droit que je considérais alors un peu comme la spécialité d'un régime coercitif.

Le cas de Sevil Sevimli, étudiante franco-turque inculpée en mai 2012 d'appartenance à un mouvement terroriste, parce qu'elle avait participé au défilé du Premier-mai, assisté à un concert du groupe Yorum, était en possession de livres et revues de gauche, alors qu'aucun de ces faits ne constitue une infraction à la loi turque, a étonné les Français. D'autres jeunes, à la même époque, ont été inculpés pour avoir participé à la journée mondiale des femmes le 8 mars, à la commémoration d'un événement de l'histoire de l'extrême-gauche 1, à une journée de protestation contre la réforme qui favorise l’enseignement religieux, au nouvel-an kurde, etc., alors qu'aucun de ces faits ne constitue une infraction. Les juges reprochent également à des journalistes qui sont en prison depuis l’automne 2011 d'avoir été vus entrer au siège du parti pro-kurde BDP (légal), d'avoir dans leur carnet d'adresse des numéros de militants kurdes ou du BDP (quoi de plus normal pour un journaliste qui enquête ?)... ou de travailler pour des titres de la gauche anticapitaliste (mais légaux et en vente libre).

la suite sur susam sokak :

Rédigé par caroleone

Publié dans #Turquie, #Mère grand à de grandes oreilles

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