Un an après la mort de Rémi Fraisse, des témoignages contredisent la version officielle
Publié le 20 Octobre 2015
Rémi Fraisse a été tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 sur la ZAD de Sivens par une grenade lancée par un gendarme mobile. La première phase de l’enquête, menée par les gendarmes eux-mêmes, semble dédouaner le militaire. Reporterre a recueilli des informations et des témoignages qui contredisent le rapport des forces de l’ordre.
Toulouse, correspondance
« Circulez, il n’y a rien à voir. » C’est, en résumé, l’idée générale qui se dégage de la première phase de l’enquête sur la mort de Rémi Fraisse, le 26 octobre dernier. Dans le cadre d’une information judiciaire contre X pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé la mort sans intention de la donner », ouverte le 29 octobre 2014, les deux juges toulousaines en charge du dossier, Anissa Oumohand et Élodie Billot, ont délégué leurs pouvoirs d’instruction à la section de recherches de la gendarmerie nationale de Toulouse par le biais d’une commission rogatoire. À l’époque, ce procédé avait fait bondir : « Faire appel à des gendarmes pour enquêter sur d’autres gendarmes, ce n’est clairement pas objectif », expliquait Claire Dujardin, l’avocate toulousaine qui défend la famille de Rémi Fraisse aux côtés des avocats Arié Alimi et Éric Dupont-Moretti.
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