La peau des pierres
Publié le 27 Octobre 2015
La pluie du gypse
A traversé
La couverture du grès qui était élimée.
Porosité du présent
Habit de grand soir
Pour combler la légèreté passée.
Dans le sable de sa décomposition
Des gouttelettes d’argent côtoient
Des grains rudes et sans éducation
Elevés dans le ru de la misère.
Les pépites du granite
Ont la couleur rosée des joues
D’un coquelicot qui n’avait pas encore
Déroulé sa jupette.
Dans la cuvette d’un évier schisteux
Se baignent les écailles de perles noires
Elles voudraient laver leur apparence
Devenir cygnes roses comme le quartz
Qui habille de ses douceurs
Les plumes du volatile
Mais le noir ne se dilue
Que dans les pleurs des sirènes qui savent
Le laver.
L’averse de silice
A noyé les milligrammes de calcaire
Pour en laisser un limon doux et soyeux.
Dans le tamis du temps pressé
Les petites rondeurs se trémoussent
Se collent les unes aux autres
Pour s’aimer.
Dans la petite vie des minéraux
Colle à la peau la tendresse de leur apparence.
Choc contre choc
Peau de pierre contre peau de pierre
Pour un peu la caresse est d’or
Quand la parole n’a pas son mot à dire.
Carole Radureau (20/10/2015)
Vermillion-Wave » par Sehara — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.