La musique des steppes : Le Morin Khuur

Publié le 6 Octobre 2015

La musique des steppes : Le Morin Khuur

Morin Khuur, South Mongolian Style » par Mizu basyo sur Wikipedia japonais. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

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Dans la culture nomade mongole, le Morin Khuur tient une place de choix.

Déjà dès les 13e/14e siècles, des mentions écrites parlaient de cet instrument à la tête de cheval.

Il s’agit d’un instrument à cordes utilisé à l’est de la Mongolie.

Son nom en mongol ancien est morin-u toloɣai tai quɣur ce qui veut dire : vièle à tête de cheval.

C’est un chef d’œuvre classé depuis 2008 au patrimoine oral et immatériel de l’Unesco sous le titre : La musique traditionnelle du Morin Khuur .

La musique des steppes : Le Morin Khuur

Morin khuur, Genghis Khan Exhibit, Tech Museum San Jose, 2010 » par Bill TaroliMusical InstrumentsUploaded by clusternote. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons.

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Sa facture

Il est composé d’une caisse de résonnance trapézoïdale avec une ossature en bois sur laquelle sont attachées des cordes fabriquées avec des poils de queue de cheval. Au bout est fixé un long manche sculpté en forme de tête de cheval. Le cadre est recouvert d’une peau de chèvre, de chameau ou de mouton avec une ouverture à l’arrière.

La plus grande corde, la corde mâle contient 130 poils de la queue d’un étalon.

La corde femelle contient 105 poils de la queue d’une jument.

Les cordes sont accordées en quinte mais à présent dans la musique moderne elles le sont plus souvent en quinte.

L’archet est composé de crins de cheval recouverts de larix ou de cèdre.

Le jeu

Pour jouer de l’instrument, on pose la caisse de résonnance sur les genoux ou entre les jambes. L’archet se tient par-dessous la main droite.

Il se joue en solo mais parfois peut accompagner des danses, des chants longs, des récits mythiques, des cérémonies, des tâches quotidiennes liées aux chevaux. Le répertoire a conservé quelques airs destinés spécifiquement à dompter les animaux.

Le son

Il est décrit comme chaleureux et sans contrainte tout comme le cheval qui hennit ou comme la brise dans la prairie.

C’est un symbole de la nation mongole.

Son savoir se transmet uniquement à l’oral du maître à l’apprenti à travers les générations.

La musique des steppes : Le Morin Khuur

MongolianthroatsingersAmsterdam » par Jimfbleak — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

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Du côté des légendes.

Il y a deux légendes associées à cet instrument :

Une légende sur l’origine du morin khuur est qu’un berger nommé Kuku Namjil reçut le don d’un poney magique ailé, qu’il montait la nuit pour voler et rejoindre sa bien-aimée. Une femme jalouse fit couper les ailes du cheval, de sorte qu’il tomba du ciel et mourut. Le berger, dans son deuil, utilisa les os de son défunt cheval pour faire un violon orné d’une tète de cheval, qu’il utilisa pour jouer des chansons émouvantes sur la vie de son cheval.

Une autre légende attribue l’invention du morin khuur à un garçon nommé Sukhe (ou Suho). Après qu’un méchant seigneur tua le cheval blanc affectionné de l’enfant, l’esprit du cheval apparut à Sukhe dans un rêve pour lui demander de faire un instrument de son corps, pour qu’ils puissent encore tous les deux être ensemble. Ainsi, le premier morin khuur fut assemblé, avec un manche en os de cheval, des cordes en crin, et avec une peau de cheval recouvrant sa caisse de résonance en bois, et une tête de cheval sculptée au bout du manche.

Sources : wikipédia et unesco

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