Australie : Les oiseaux de l’île Macquarie

Publié le 11 Octobre 2015

RoyalPenguins1 » par M. Murphy — Travail personnel. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons. ****

Ile australienne rattachée à la Tasmanie située dans l’océan Pacifique à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique.

C’est une réserve d’état depuis 1978 et figure sur la liste du patrimoine mondial depuis 1997.

La faune avienne est comme c’est le cas bien souvent sur les îles isolées bien représentée, or, les introductions de prédateurs par les hommes menacent certaines espèces dont quelques-unes ont disparu comme le kakariki de Macquarie une sous-espèce endémique du kakariki à front rouge qui s’est éteinte vers 1880.

Le râle de l’île Macquarie, une sous-espèce endémique du râle tiklin a disparu juste après à cause de la prédation par les chats harets.

Les espèces introduites vite devenues invasives posent beaucoup de problème et sont obligées d’être éradiquées mais cela entraîne toujours des déséquilibres dans le maintien de certaines catégories.

Petite chrono des espèces introduites dans l’île

1870 : introduction des chats et des lapins par les marins depuis le XIXe siècle qui commencent à devenir envahissants et causent de grands dommages sur la flore et la faune, modifiant le paysage et accroissant l’érosion.
1970 : programme d’éradication des lapins à l’aide du virus de la myxomatose.
1980 à 2000 : les chats, prédateurs des jeunes lapins se rabattent sur d’autres proies : les oiseaux marins. Nouveau programme d’éradication mis en place pour la population féline cette fois.
Années 2000 : les lapins qui ont survécu à la myxomatose profitent de la disparition des chats et la population explose à nouveau menaçant encore la végétation de l’île. Avec le virus l’effectif était tombé à 10.000 lapins, en 2007, celui-ci remonte à 100.000.

Le rat est invasif également et il a subi un plan d’éradication qui a coûté 24 millions de dollars australiens.

Les scientifiques critiquent le plan d’éradication des chats harets conduit pour préserver les oiseaux marins car il a favorisé l’explosion de la population de lapins qui ravagent la végétation indispensable à la survie des oiseaux.

Chats ou lapins, il s’agit de choisir le moindre mal (c’est un peu comme en politique de nos jours !!)

Sinon, 55 espèces d’oiseaux marins nichent dans l’île, 80 espèces d’oiseaux terrestres dont une part d’endémiques et 30 espèces menacées et inscrites sur la liste rouge de l’UICN.

Quatre espèces de manchots se reproduisent sur l’île.

C’est le troisième site mondial de reproduction pour le gorfou de Schlegel.

Les quatre espèces nicheuses d’albatros sont toutes menacées en majeure partie par les filets dérivants lorsqu’ils s’alimentent au large. Il s’agit de l’albatros fuligineux, du grand albatros, de l’albatros à tête grise et de l’albatros à sourcils noirs.

Les pétrels qui nichent sur l’île sont affectés par l’introduction du rat noir et de la souris domestiques du lapin de garenne et du chat domestique.

Le râle wéka (gallirallus australis) a été introduit par les pêcheurs de phoques au milieu du XIX e siècle et il ajoute une autre source de prédation.

Un programme d’éradication des chats, des wékas et du contrôle des lapins permettent aux populations nicheuses de pétrels de relever la tête petit à petit.

L’île Macquarie par ailleurs est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.

Quelques espèces présentes sur l’île et menacées

Le manchot papou

Pygoscelis papua

Famille : sphéniscidés

Origine : Iles Malouines et Antarctique.

Niche aux îles Malouines et en Géorgie du sud.

76 à 81 cm – Poids : 4.5 à 8.5 kg

Plumage blanc sous le ventre et noir sur le dos, bec fin orange, pattes couleur saumon.

C’est l’espèce de manchot la plus rapide sous l’eau : 35 km/h.

Régime : poissons, krill.

Statut : quasi menacée (300.000 individus)

Falkland Islands Penguins 44 » par Ben Tubby — flickr.com. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons.

Le gorfou de Schlegel

Eudyptes schlegeli

Famille : sphéniscidés

70 cm de haut – poids : 4 à 5 kg

Niche sur l’île Macquarie presque exclusivement.

Passe le reste du temps en haute mer, espèce pélagique.

Pour certains, il serait une sous-espèce du gorfou doré.

Les aigrettes sur les côtés de la tête distinguent les gorfous des manchots.

Statut : vulnérable

RoyalPenguins5 » par M. Murphy — Travail personnel. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

SnaresPenguin (Mattern) large » par Thomas Mattern — en:Image:SnaresPenguin (Mattern) large.jpg. Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons.

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Le gorfou des Snares

Eudyptes robustus

Famille : sphéniscidés

Vit dans les Snares en Nouvelle Zélande.

3 kg – 50 à 60 cm

Deux bandes blanches le caractérisent au-dessus des yeux partant jusqu’à l’arrière de la tête et se terminant par une plume jaune clair.

Régime : krill, calmar, poissons.

Statut : vulnérable (30.000 couples)

Le pétrel géant

Macronectes giganteus

Famille : procellariidés

Présent dans tout l’hémisphère sud.

84 à 99 cm – envergure : 185 à 213 cm – poids : 3.6 à 5 kg

Ressemble à un petit albatros au corps plus robuste et aux ailes plus petites.

Niche sur les îles des régions polaires antarctiques et subantarctiques.

Régime : opportuniste, il se nourrit de krill, amphipodes, poissons, céphalopodes, parfois charognard.

Statut général : préoccupation mineure mais vulnérable sur l’île Macquarie

2000 à 4000 pétrels géants ont été tués par la pêche à la palangre de la légine australe. Victimes des filets dérivants. Ils n’aiment pas non plus être dérangés par les activités humaines.

Southern Giant Petrel in the Drake Passage (6296780560) » par Liam Quinn from Canada — Southern Giant Petrel in the Drake PassageUploaded by russavia. Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons.

Le pétrel bleu

Ou prion bleu

Halobaena caerulea

Famille : procellariidés

Espèce monotypique.

Colonies sur presque toutes les îles subantarctiques.

Espèce circumpolaire qui s’alimente près du front polaire antarctique.

Régime : krill, poissons, crustacés, calmars.

Statut général : préoccupation mineure, en danger sur l’île Macquarie.

Halobaena caerulea » par B.navez — scan of own photographic work. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

Procellaria hasitata ». Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons. **

Le puffin gris

Ou pétrel gris

Procellaria cinerea

Famille : procellariidés

Hémisphère sud entre le 32e et le 49e parallèle.

Statut : quasi menacé (en danger sur l’île Macquarie)

Le puffin fuligineux

Puffinus griseus

Famille : procellariidés

41 à 46 cm – envergure : 95 à 110 cm – poids : 800 grammes

C’est l’une des espèces avec la sterne arctique à effectuer la plus grande migration du monde animal.

Oiseau grégaire, on peut observer en mer des centaines voire des milliers de puffins volant en lignes ou groupés sur l’eau.

Migration : les populations atlantiques qui nichent dans les îles Malouines font une migration de 14.000 km, les populations de l’océan Pacifique font une migration de 65.000 km (500 km/jour).

Régime : piscivore

Aires de nidification : Nouvelle Zélande, îles alentour, Australie, Tasmanie, sud du Chili (Terre de feu), îles Malouines.

Statut : quasi menacé (en déclin, diminution de 90% en 20 ans)

Population des îles australiennes : moins de mille couples pour chacune des 17 colonies.

Puffinus griseus -near Avila Beach, California, USA-8a (2) » par marlin harms — Puffinus griseus Sooty Shearwater (2)Uploaded by Snowmanradio. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons.