Le petit Ferrat illustré : Lorsque s'en vient le soir
Publié le 21 Mars 2015

Lorsque s'en vient le soir qui tourne par la porte Vivre a la profondeur soudain d'un champ de blé Je te retrouve amour avec mes mains tremblées Qui m'es la terre tendre entre les feuilles mortes Et nous nous défaisons de nos habits volés

Andrew Wyeth – Wind from the Sea, 1947
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Rien n'a calmé ces mains que j'ai de te connaître Gardant du premier soir ce trouble à te toucher Je te retrouve amour si longuement cherchée Comme si tout à coup s'ouvrait une fenêtre Et si tu renonçais à toujours te cacher

Je suis à tout jamais ta scène et ton théâtre Où le rideau d'aimer s'envole n'importe où L'étoile neige en moi son éternel mois d'août Rien n'a calmé ce cœur en te voyant de battre Il me fait mal à force et rien ne m'est si doux

Tu m'es pourtant toujours la furtive passante Qu'on retient par miracle au détour d'un instant Rien n'a calmé ma peur je doute et je t'attends Dieu perd les pas qu'il fait lorsque tu m'es absente Un regard te suffit à faire le beau temps

Lorsque s'en vient le soir qui tourne par la porte Vivre à la profondeur soudain d'un champ de blé Je te retrouve amour avec mes mains tremblées Qui m'es la terre tendre entre les feuilles mortes Et nous nous défaisons de nos habits volés
Jean Ferrat
(Paroles Aragon, 1995, Temey Sony)