La déesse Terre-Mère

Publié le 8 Mars 2015

Dans la terre-glaise du temps perdu

J’ai modelé la mère des hommes d’antan

Elle est rondelette et proprette

Sa nature est gironde

Ses seins tombent de solitude

D’avoir trop nourri de bouches goulues

Son visage sans yeux

Peut faire penser qu’elle est madame tout-le-monde

Mais sa chevelure d’argile rouge et blonde

Ondulée comme l’onde qui frise sous la caresse de l’univers

Signe bien la déesse Terre-mère

Ses tresses en sont la caresse

Et sa caresse promesse d’avenir prospère.

Inscrits dans sa main finement sculptée

Ses doigts fins aux ongles ciselés

Dessinent le monde comme il va

Dessinent la muse Rosa ou Flora

La muse qui dicte le son de l’harmonica

Puis celle qui dessine sur l’aigle le plumage

Les yeux d’or et de braise

Pour scruter au plus profond des âmes

La muse qui lie bien enlacés

L’amitié dans son écrin bleuté

Et l’amour dans sa bogue de velours.

J’ai modelé la mère des hommes d’aujourd’hui

Avec ses tresses en amour fleuri

Ses armes de combattante matriarche

Son arc et ses flèches propulsées à l’énergie propre

Pour qu’elles se fixent dans toutes les portes

Celles qui disent que la femme n’est pas l’avenir de l’homme

La souillent et la mettent plus bas que terre

Alors que l’univers c’est la terre-mère

L’égalité entre les hommes

Ou rien du tout.

La déesse Terre-Mère

Carole Radureau (08/03/2014)

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

(image « Monolito de Coatlicue » par El Comandante — own work : black and white version of File:Monolito de Coatlicue (con colores).JPG.. Sous licence GFDL via Wikimedia Commons - )

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #PACHAMAMA

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A
Un poème très fort, d'autant plus nécessaire et plein d'espoir qu'une grande partie du monde retourne inexorablement à l'obscurantisme ces derniers temps...<br /> Merci Caro, pour ces vérités premières que tu nous rappelles comme une évidence.
C
C'est rigolo; ce poème a un an, je l'avais écrit l'année dernière pour la journée de la femme et je ne l'ai jamais édité.<br /> C'est un poème-rite de fertilité. Et la figure que j'ai choisie est bien particulière, c'est une déesse des aztèques. Oui, on retourne à l’obscurantisme mais chacun semble y aller avec délectation.