PEC 215, le retour
Publié le 9 Février 2015
Le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, reçoit un goupe Menkragnoti (Kayapó), pour discuter des règles de démarcations des terres indigènes. Photo de J.Batista / Câmara dos Deputados
Le front ruraliste demande que la PEC 215 soit désarchivée, et les Indiens promettent la "guerre" pour éviter que les démarcations soient sous la responsabilité du Congrès majoritairement ruraliste.
La possibilité du désarchivement de la PEC des Terres Indigènes (215) a été le sujet d'une réunion le mercredi 4 février, entre le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, un groupe de représentants indigènes Menkragnoti, de la tribu Kayapó, et les députés du Front Parlementaire Environnementaliste et en Défense des Peuples Indigènes.
Le texte modifierait la Constitution pour soumettre au Congrès National la décision final sur les démarcations des terres indigènes, qui est aujourd'hui de la compétence exclusive de l'Exécutif. En raison du pouvoir du groupe ruraliste dans le Législatif, les Indiens craignent que cette mesure n'empèche toute nouvelle démarcation.
La proposition avait été archivée à la fin du mandat précédent, car, après plusieurs tentatives les ruralistes n'avaient pas réussi à faire adopter le projet d'amendement constitutionel (PEC) à la Commission Spéciale. La demande de désarchivement a été faite le mardi 3 février par l'ex-coordinateur du front parlementaire de l'agriculture et de l'élevage, le député Luiz Carlos Heinze.
Dans cette réunion avec le président de la chambre, les représentants Kayapó ont affirmé que la terre est le synonyme de vie pour les Indiens et que l'éventuelle approvation de la PEC bafouerait les droits indigènes assurés par la Constitution de 1988.
L'Indien Doto Takakiri s'est fait le porte-parole de la "guerre" déclarée contre la PEC. "Nous avons averti ler président que ce sont les blancs qui cherchent les problèmes et provoquent une guerre contre les indigènes du Brésil. Chaque semaine, nous serons présents en masse à Brasilia pour montrer que nous sommes prêts à la guerre."
Eduardo Cunha a affirmé que le Réglement Interne de la Chambre des Députés ne permet pas que le président empèche le désarchivement du texte, si cela est demandé, mais il a garanti qu'il offrira "toutes les conditions de dialogue" pour que les représentants indigènes soient entendus à la chambre.
Une tentative de conciliation
Après la réunion avec Cunha, le coordinateur du Front Parlementaire Environnementaliste, le député Sarney Filho, a informé qu'une dernière tentative de conciliation entre les défenseurs des Indiens et ceux de l'agro-industrie devrait avoir lieu avant la reprise du processus de la PEC lors de ce nouveau mandat. "Nous allons essayer, dans cette réunion, de diminuer la tension en proposant ce que le Ministère Public a déjà accepté : que les indemnisations, qui ne sont pas aujourd'hui permises pour les expropriations dûes à la création de terres indigènes, soient concédées à tous ceux qui, de bonne foi, ont un titre de propriété. Notre ultime espoir est que les ruralistes acceptent de négocier cette proposition."
À la Chambre des Députés, les Indiens comptent avec le soutien du PV, Psol, PT et PCdoB, outre celui de quelques députés du PSB et du PDT. Le leader du Psol, le député Chico Alencar, précise que les 307 peuples indigènes du Brésil se sentent menacés est sont prêts à résister, même avec le risque de voir "le sang couler".
Pour compenser la faible représentativité indigène au Parlement, Alencar dit que les députés contraires à la PEC prétendent utiliser tous les moyens possibles d'obstruction au vote, et qu'ils comptent sur une mobilisation populaire. "S'ils désarchivent la PEC, nous nous battrons de toutes les manières possibles pour éviter qu'elle ne se consolide et approfondisse le génocide en cours des peruples indigènes brésiliens."
Le député Nilto Tatto a lui aussi participé à cette réunion avec le président de la Chambre des Députés, et affirme que le PT a un compromis historique avec la cause indigène. Il craint que la reprise du processus de cette PEC n'ait lieu dans un climat "encore plus aigü" cette année, d'où la nécessité de consensus. " Nous devons essayer de comprendre la raison qui pousse les ruralistes à proposer cet amendement afin d'essayer de trouver une issue pour ces zones de conflit, et ne pas voter une proposition d'amendement constitutionel qui met en risque ce qui est aujourd'hui tranquille du point de vue du droit garanti, des zones qui sont consolidées et disposent de titres légaux. La PEC ne va que créer d'autres problèmes."
Front ruraliste
Le nouveau coordinateur institutionel du Front Parlementaire de l'Agriculture et de l'Élevage, le député Jerônimo Goergen, a réaffirmpe que la PEC des terres indigènes est l'une des priorités des ruralistes, avec le projet qui réglemente les articles constitutionels qui traitent du sujet (Projet de Loi 227/12). Goergen a rappelé que Cunha s'est engagé à remettre à l'ordre du jour les matières citées.
II a affirmé que la lenteur du Congrès pour approuver ces sujets fait que cela se termine toujours au Suprême Tribunal Fédéral. Selon lui, les Indiens n'ont pas besoin de plus de terres, mais de granties pour la préservation de leurs cultures. "Nous demandons le déserchivement de la PEC 215, et, évidemment, nous travaillerons à son approvation. Leur argument - d'une plus forte représentation des blancs (au Congrès) - est une vérité, mais il s'agit d'un représentativité proportionnelle et, de ce fait, ils doivent comprendre que cette proportion est valide : pas tout pour eux, ni tout pour les blancs. Les droits doivernt être préservés dans leur juste proportion."
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Publié le 4 février 2015
source : Agência Câmara Notíciashttp://www2.camara.leg.br/camaranoticias/noticias/POLITICA/481379-INDIOS-PROMETEM-GUERRA-PARA-EVITAR-APROVACAO-DA-PEC-DAS-DEMARCACOES.html