Croire ou ne pas croire ?
Publié le 17 Février 2015
Je suis allée au catéchisme.
Si, si.
Vous ne rêvez pas.
J’y suis allée car c’est ainsi
On m’y avait inscrite et
Quand faut y aller, faut y aller.
Ainée de la famille
Certainement le plan de vie éducatif
Etait déjà tracé,
Avec les années il évoluera,
Avec moi il évoluera.
J’allais au catéchisme le soir
Seule à pieds
Souvent dans le noir.
J’ai peu de souvenirs.
Je crois que mes oreilles n’étaient pas
Grandes ouvertes
Je me souviens simplement
Que l’on faisait des dessins.
Le christ sur sa croix
Je savais mieux que quiconque
Le dessiner.
Le reste est aux oubliettes.
Je suis allée au catéchisme.
Oh ! Pas longtemps.
J’étais une petite fille déjà surbookée
A l’époque on ne disait pas ce mot
Mais qu’importe.
Chaque soir même l’hiver
Dès l’âge de 8 ans mon programme
M’emmenait sur les routes :
Kiné deux fois par semaine,
Solfège, caté et musique.
Il fallu un jour faire un choix.
C’est mon père qui me le proposa.
Devant cette main tendue
Ni une ni deux
Je choisis de « sacrifier » le caté.
Mon père en sa moustache
Devait rigoler.
Du haut de mes 9 ou 10 ans je disais :
Je ne crois pas en dieu
Si un jour j’y crois je ferais ce qu’il faut.
Dans la famille pas si pieuse que cela
Mais conformiste :
Scandale !
Qu’une petite fille choisisse
Entre le bien et le mal
C’était…..anti conforme.
Mes sœurs après moi
Jamais ne firent de catéchisme.
C’est ainsi que l’on brise un tabou
Dans des familles
Hésitantes.
Je ne voulais pas faire ma communion
Comme les autres la faisaient
Pour les cadeaux.
C’était ce que j’entendais autour de moi.
Cela me choquait même incroyante
Que l’on profite des choses ainsi
Que l’on soit calculateur
La foi si elle existe en les êtres
Ne doit pas s’acheter pensais-je.
Mon cousin avec lequel j’étais élevée en partie
Suivait le protocole ;
Il m’en parlait.
Moi, j’étais affranchie.
Je savais qu’il ne pensait en cela
Qu’aux montres et aux objets
Qu’on lui offrirait.
Pour moi c’était hypocrisie.
Et le jour de la communion
Qui aurait dû être aussi le mien
Une de mes tantes m’offrit des présents
Disant :
Même si Carole n’a pas communié
C’est injuste qu’elle ne soit pas gâtée.
Belle leçon à retenir.
Que j’ai retenue.
Un jour, j’ai communié.
Si, si,
Vous ne rêvez pas.
J’en ai pas fait exprès.
Des cousins stéphanois en vacances à la maison
Allaient à la messe le dimanche.
Bon, on les accompagna
Voir de quoi il retournait.
Mon cousin cité plus haut,
Ma sœur et moi
Suivions les grands.
Au moment d’aller dans la file,
Je suis la foule
Et on me glisse un truc fadasse dans la bouche.
Je ne savais qu’en faire
Je le retournais ne sachant pas si c’était cadeau ou poison.
Retour sur le banc de la messe
Mon cousin me regarde avec des yeux de reproche
Comme si j’avais décroché le christ.
A la sortie de la messe
J’ai pris pire qu’une confesse
A vous faire recracher le corps du christ
Et toute l’histoire de la chrétienté.
Mon cousin me fit la morale :
Normal
J’étais païenne
Et je n’avais pas le droit de communier.
Vous le saviez, vous ?
Moi, non.
Un jour j’ai dit :
Si je crois, je ferais ce qu’il faut.
J’ai retourné la bible
J’ai tanné les croyants pour leur faire sortir les mots
Que j’attendais
J’ai lu l’histoire des religions
J’ai fais ma quête
Une quête minutieuse, retournant tout sur mon passage
Comme je sais le faire à la mode
Des sangliers,
Je n’ai trouvé que guerres et morts
Colonisation et "pacification"
Crimes et châtiments
Du sang, du vice, de la corruption
Mais sans être catégorique.
Je sais que des curés qui font le bien sur cette terre
Il y en a.
Je sais que des personnes qui guérissent
De leurs mains ou de leurs dons
Il y en a.
Je sais que le magnétisme qui nous fait tenir debout
Sur cette planète de fou
Ce n’est pas un rêve.
Je sais que les petites âmes qui ont besoin d’aide
Doivent trouver midi à leur porte
Ou une main tendue où qu’elle se trouve.
Je sais que des gens sincères dans leurs croyances
Il y en a.
Mais tout le reste, les dogmes et ce qu’ils cachent
Vous pouvez les recracher telle l’hostie
De la confusion
Il n’y a pas de crime de lèse-religion
A cracher dans la soupe des magouilles
Et de tous les crimes commis en leurs noms.
Athée, oh ! Grâce à dieu.
Carole Radureau (17/02/2015)
A tous mes camarades, croyants ou non.