Comme il me semble long le temps
Publié le 17 Janvier 2015
Comme il me semble long le temps
Où j’apprendrais à lire les paroles du vent
A déchiffrer le message des vagues
Et à comprendre le dessin que tracent les panaches volcaniques.
Comme il me semble long le chemin à parcourir
Pour retrouver cet air particulier
Qui, au printemps
Donne un coup de nerf à la sève
Et embaume un je ne sais quoi
Qui met le sang à vif et l’amour à portée.
L’éveil de la nature et l’éveil des sens
Est déjà si loin c’est comme si le temps avait passé
Comme un nuage léger sur un souffle court
C’est comme si hier était demain
Et des bleus aux genoux pour rappeler
Comme dévaler les talus en courant
C’est enivrant.
Comme il me semble encore long le chemin de la vie
Pourtant, c’est comme si cette vie s’éternisait un peu trop
Et qu’il faille déjà préparer ses valises
Pour un monde nouveau.
Tout est beau de ce qui fut hier
Tout est sombre de ce qui est en avant
Et le présent, absent ne sait pas qui il est
Et le présent fuit devant la promesse de l’aube.
Comme il me semble long le temps
Qui me sépare de la rencontre des eaux
Quand l’eau sombre du Rio Negro
Epouse celle limoneuse du Rio Solimões
Tout en se suivant les eaux ne se mélangent
Elles se donnent une main d’ondes
Aux doigts enlacés, entrelacés de gouttes à leurs deux couleurs
Et dans cette étreinte qui ne veut pas dire son nom
Elle suit son cours gentiment
En s’aimant tout en se méconnaissant
En s’aimant tout en se déchiffrant.
Comme il me semble long le temps……..
Carole Radureau (16/01/2015)
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