Fleur des steppes
Publié le 28 Décembre 2014
image Kersti Nebelsiek
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Sur la couverture
De broussailles fanées
Et d’herbes folles en devenir
Court le bruit d’un tambour
Au galop.
Il chante la chanson de la pluie
Un soir d’été
Où dans le ciel aux nuages percés
Un rai de soleil éclaire
La robe d’écume blanche parsemée.
Sur le sol aux cailloux frémissants
Caresse des sabots gémissants.
La crinière se brosse sous le peigne de la lune
Et sur la robe couleur de maquis
Fume l’amour sous son embellie.
Ils s’arrêtent un peu dans le rai chaleureux
Et l’on aperçoit
Comme dans un songe merveilleux
Leur sauvageonne frimousse :
Naseaux écartés sous le vent qui trémousse
Et sabots prêts à lancer
La ruade opportune.
Sur la couverture
Qui ondule sous le plissement tellurique
Les petits chevaux
Sauvages comme la plus belle plume
Revêtent leur habit d’histoire millénaire.
Jamais un homme ne goûtera
La fermeté de leur croupe
Ni ne glissera dans la bouche
Le licol de la servitude
Jamais l’homme ne couchera
Sur le studbook de l’évolution
Le petit cheval de Przewalski
La fleur des steppes au nom joli
Qui,
Seul,
Libre sur cette terre
Met au diapason
L’ensemble de l’univers.
Carole Radureau (27/12/2014)
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