Kenya : Les ogiek

Publié le 9 Octobre 2014

Kenya : Les ogiek

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Groupe ethnique du Kenya anciens chasseurs/cueilleurs de la forêt Mau et du mont Elgon dans la lande Chepkitale.

Langue : akiek (peu de locuteurs encore de la langue, environ 500)

Population : 36.869 personnes dont 15.000 dans la forêt Mau, territoire qu’ils occupent depuis 150 ans.

Les ogiek ont subi beaucoup de dommages et se sont défendus, se défendent encore en utilisant les moyens modernes et les organismes internationaux à leur portée. Ils connaissent les déplacements, les villages, maisons, écoles brûlés, le bétail et les maigres biens pillés.

Kenya : Les ogiek

image Rotsee

Dans la forêt, ils vivent de la chasse (autrefois à l’antilope et aux porcs sauvages mais à présent c’est illégal) et de la cueillette de plantes sauvages ainsi que du miel des abeilles sauvages qui donne un rendement toute l’année car les fleurs des arbres de la forêt fleurissent à plusieurs périodes.

Le miel est utile pour plusieurs raisons : il est consommé comme aliment, il sert à la fabrication d’une bière qui sert de monnaie d’échange avec les autres peuples.

Les femmes fabriquent des objets tissés en bambou, des paniers surtout qui servent également de monnaie d’échange contre du maïs.

Dans le mont Elgon, ils vivent de l’élevage de bovins, moutons et chèvres ainsi que de l’agriculture.

Les ogiek comme les autres peuples du Kenya ne sont pas reconnus officiellement par leur pays et se trouvent dans une situation vulnérable aussi bien du point de vue politique, culturel qu’économique.

Kenya : Les ogiek

La forêt Mau

Elle se situe dans la vallée du Rift. C’est l’ensemble forestier le plus important de forêt à canopée fermée du Kenya et le second ensemble forestier à couvert plein d’un seul tenant en Afrique de l’est. C’est l’un des 5 châteaux d’eau du pays, ces rivières alimentant les bassins versants des principaux cours d’eau et des lacs de la région.

Cette forêt menacée par l’exploitation forestière a commencé à disparaître : sur les 400.000 hectares d’origine, il ne reste plus que 250.000 hectares

Kenya : Les ogiek

image © Yoshi Shimizu/Survival

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Chronologie

  • 1938 : les ogiek sont forcés par les britanniques à quitter les zones forestières du mont Elgon et sont confinés aux landes de Chepkitale que les britanniques jugent inexploitables et qu’ils déclareront réserve tribale sans titre.
  • 1965 : le gouvernement met un sourdine en place un plan pour mener les ogiek à pratiquer l’agriculture ce qu’ils acceptent après un vote en posant des conditions strictes dont la première est la conservation de leur territoire de Chepkitale.
  • 1968 : au moment de la création du parc nationale du mont Elgon, les ogiek sont expulsés sur le versant du mont.
  • 1971 : la première colonie s’installe, un peuple qui prend la moitié de la terre en dépit des ogiek
  • 1977 : l’interdiction de la chasse et les activités des autres communautés qui s’implantent dans la forêt conduit les ogiek à adopter un mode de vie agricole.
  • 2006 : expulsion après la classement du territoire en réserve protégée de faune rendant illégal le maintient du peuple ogiek sur ses terres ancestrales. La dégradation accélérée de la forêt amène le gouvernement kenyan a prendre des mesures de protection et signe le plan d’expulsion des ogiek. Pourtant une évaluation de whaketane en 2011 a démontré aux organismes de conservation et au gouvernement locale que les ogiek contribuent à protéger plutôt qu’à menacer la faune sauvage et les forêts.
  • 2008 : le gouvernement lance une campagne musclée pur les expulser soit-disant pour prévenir des incendies. L’affaire portée devant la commission africaine par l’OPDP(ogiek peoples development programme) et le CEMIRIDES (centre for minority rights) a bloqué pour un temps les expulsions citant que le gouvernement n’a pas le droit d’expulser les membres d’une communauté.

- Le 15 mars 2013, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a statué que le gouvernement kenyan ne devait pas expulser les Ogiek de leur territoire, dans la forêt de Mau.

- La décision établit que la Cour africaine se range à l’opinion qu’‘il existe une situation d’urgence et d’une extrême gravité ainsi que le risque d’un préjudice irréparable porté à la communauté ogiek et à la violation de leurs droits garantis par la Charte [des droits de l’homme et des peuples]. c’est la première fois que la Cour africaine, qui siège depuis 2006, intervient en faveur des droits d’une communauté indigène’

Chaque fois qu’ils ont été expulsés de leur territoire, ils y sont retournés.

Kenya : Les ogiek

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Modélisation participative en 3D

Cela fait deux décennies que les ogiek ne sont plus chasseurs/cueilleurs actifs. Les anciens connaissent encore les coutumes pour pister les animaux, déterrer les racines et trouver des baies pour leur subsistance. Les aînés s’orientaient sur leurs territoires en utilisant des arbres endémiques comme limites et repères. Cinq espèces d’arbres ont été répertoriées dont un arbre sacré, le tielumbut.

Pour les ogiek, dont les anciens qui se sont adaptés avec succès à ce projet, l’objectif est clair : le transfert de leurs savoirs et de leur sagesse d’une génération à l’autre. La cartographie en 3D s’est révélée un excellent processus en la matière.

Pour en savoir plus sur cette expérience : ICI

C'est un peuple qui est défendu par l'ONG Survival.

Sources : survival, sur le net

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens

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