Canada : Les sto :lo

Publié le 19 Septembre 2014

Canada : Les sto :lo

image femme sto:lo travaillant un panier de cèdre Themightyquill

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Communauté amérindienne de la vallée du fleuve Fraser en Colombie britannique.

Langue : le helq’eméylem, un dialecte des langues salish.

Dans leur langue sto :lo veut dire : fleuve Fraser

Canada : Les sto :lo

image Hedwig Storch

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Le fleuve Fraser est le plus grand fleuve de Colombie britannique, il mesure 1370 kilomètres. Il prend sa source près du mont Robson dans les montagnes Rocheuses et se jette dans l’océan Pacifique à Vancouver.

Les réserves

Le nombre d’habitants donné est celui réel des personnes vivant dans les réserves.

D’autres vivent en dehors.

  • Aitechelitz – 4 réserves – 565 ha – 25 personnes
  • Chawathil – 5 réserves – 621.5 ha – 286 personnes
  • Cheam – 3 réserves – 473.20 ha – 203 personnes
  • Kwantlemn first nation – 7 réserves – 566 ha – 65 personnes
  • Leq’a mel first nation – 11 réserves – 490 ha – 115 personnes
  • Matsqui – 5 réserves – 430 ha – 84 personnes
  • Popkum – 3 réserves – 160 ha – 1 personne
  • Scowlitz – 4 réserves – 337 ha – 223 membres
  • Seabird island – 2 réserves – 2151 ha – 510 personnes
  • Shxw’ow’hamel first nation – 4 réserves – 400 ha – 68 personnes
  • Shwhâ :y village – 5 réserves – 799 ha – 74 personnes
  • Skawahlook – 3 réserves – 87 ha – 6 personnes
  • Skowkale – 4 réserves- 143 ha – 150 personnes
  • Soowahlie – 4 réserves – 633 ha – 161 personnes
  • Squiala first nation – 5 réserves – 652 ha – 92 personnes
  • Sumas first nation – 2 réserves – 245 ha – 242 résidents
  • Tzeachten – 3 réserves – 358 ha – 230 personnes
  • Yakweakwioose – 3 réserves – 96 ha – 31 personnes.
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image glenrose cannery

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Histoire

-8000 à 10.000 ans : premières traces d’amérindiens dans la région. Ce sont des chasseurs /cueilleurs. Des vestiges sont découverts dans le bas du canyon Fraser (site Milliken) et à l’embouchure du fleuve (site Glenrose cannery). Les hommes se nourrissaient de cerfs, de caribous, de phoques, ils pêchaient les saumons et ramassaient les coquillages.

-5500 à 3000 ans : sédentarisation avec lieux d’habitations permanentes. Leur culte se développe : sculptures sur les rochers, division de la société en classes ce qui est visible dans les habitats : la haute classe, la classe ordinaire et les esclaves. Chaque famille avait un chef (siya :m), le meilleur chasseurs était appelé tewit. Le membre le plus estimé et le plus puissant : si :yam. C’était lui qui menait le groupe à la chasse. Le grand chef de la communauté : yewal siya :m. ils commerçaient avec les étrangers et achetaient leurs canoës à d’autres tribus.

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image le nouvel Eldorado DarkEvil

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-1791/1792 : les expéditions de José Maria Narvaez (Espagne) et George Vancouver (Royaume-Uni) ne pénètrent pas encore jusqu’au fleuve Fraser et le territoire sto :lo . Mais les indiens seront touchés indirectement par les premiers colons et ils seront victimes de graves épidémies de variole qui décimeront une grande partie de leur communauté. Ils ne s’en sortiront que lorsque les européens leur apporteront des vaccins. Ensuite ils seront à nouveau touchés par des épidémies de grippe, de tuberculose et des maladies vénériennes.

-1808 : le premier explorateur européen à visiter cette zone est Simon Fraser.

-1827 : ouverture du 1er poste de traite des fourrures de la compagnie de la baie d’Hudson à Fort Langley.

-1831 : poste de traite des fourrures à Fort Simpson.

-1848 : poste de traite des fourrures à Fort Yale. Les forts offrent une certaine sécurité aux syo :lo contre les attaques des autres tribus dont leur principal ennemi, les kwiltok. Les médecins de Fort Langley ont assuré contre l’épidémie de variole de 1830. Le commerce principal de la région est celui du saumon. Entre 1830 et 1848, la quantité annuelle de saumons achetés par le Fort Langley passe de 200 à 2610 barils. Les sto :lo travaillaient pour les blancs : poseurs de pièges, déménageurs, conducteurs, rameurs, porteurs de courrier, cuisiniers pour la compagnie.

-1858 : avec la découverte de l’or, la situation des sto :lo qui était favorable avec les activités de commerce s’aggrave considérablement quand les chercheurs d’or remontent le fleuve jusqu’à Yale et installent leurs champs aurifères. Les sto :lo seront victimes de brutalités, très grande violence de la part des chercheurs d’or. Les hommes détruisent les camps, assassinent les indiens, s’approprient leurs terres. Les blancs sont alors appelés par les sto :lo, les xwelitem (les affamés).

-1864 : Joseph Trutch devient le principal responsable des questions indiennes et fait réduire le territoire des indiens de plus de 90% prétendant que les indiens n’avaient aucuns droits sur ses terres. Et pourtant, le gouvernement fédéral, lui reconnaissait.

-1876 : une commission accepte la création de petites réserves pour les salish de la côte.

-1884 : tensions entre les sto :lo et les blancs, entre le Canada et les EU. Lynchage d’une jeune amérindien sto :lo, Louie Sam par la foule américaine à la frontière canadienne. Le jeune homme de 14 ans, accusé du meurtre d’un commerçant était conduit à la ville par sa tribu en toute bonne foi à la police et la foule l’a pendu à un arbre. Plus tard on saura que le jeune homme était innocent de ce crime.

Mode de vie traditionnel

Les maisons longues abritaient les familles étendues l’hiver, construites toujours le long de la rivière. Elles avaient des structures massives et pouvaient abriter plusieurs familles du village. Le toit avait une seule pente , un mur plus haut du côté de la rivière et un mur moins élevé face au village. Les planches de bois étaient faites à la main et attachées sur un cadre de montants et de traverses. Des nattes en jonc ou en écorce de cèdre saparaient les espaces familiaux. Des bancs de bois servaient de lits. Les provisions étaient stockées sous les bancs. Du sable de la plage recouvrait le sol. Chaque section avait son propre foyer dont la fumée s’échappait à travers une ouverture aménagée dans le toit.

L’été les familles habitaient dans des abris temporaires pour vaquer à leurs activités saisonnières.

Les maisons semi-souterraines (sqémél)

Elles étaient utilisées dans la partie supérieure de la vallée du Fraser et demandaient un grand effort collectif. 20à 30 personnes de la famille et des voisins y vivaient. Le sol était creusé avec des batons puis avec des pièces de bois larges la terre était retirée et mise dans des paniers. La terre servait ensuite à recouvrir le toit. Leur forme était souvent ronde.

Le potlatch (tl’eaxet)

Il rassemble les peuples de la côte nord-ouest du Canada depuis très longtemps. C’est l’occasion pour les familles et les communautés de fêter les naissances, les mariages, les commémorations, d’attribuer les noms.

Le potlatch est important pour établir son honneur et son prestige, redistribuer ses biens.

De 1884 à 1951 , le gouvernement canadien a essayé d’assimiler les sto :lo et d’autres peuples en leur inculquant une culture capitaliste et il interdit alors les potlatchs mais il n’a pas réussi à éliminer la tradition et le potlatch de nos jours n’est plus illégal.

Le potlatch

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image Themightyquill

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Les canots

Plusieurs styles de canots se sont développés liés à la nature du plan d’eau. Le canot à nez plat est le plus commune avec son apparence de pelle. Il est utilisé en mer et sur les rivières rapides.Ils servaient au transport des personnes et des marchandises. Les échanges entre tribus dépendaient du transport par voie d’eau. Certains canots étaient utilisés pour le transport du saumon uniquement.

La pêche

Ils utilisaient plusieurs systèmes pour pêcher : l’épuisette pour la pêche au saumon au moment du fraie dans les étranglements du fleuve. Des filets dans les canyons. Dans le bas Fraser, ils se servaient de harpons pour pêcher les saumons rouges, les quinnats et les esturgeons.

Pêche à l’eulakane

Entre l’embouchure du fleuve Fraser et sa confluence avec la rivière Harrison, les sto :lo utilisaient l’eulakane, un outil semblable à un râteau à feuilles (avec des dents plus pointues), le pêcheur manœuvrait le râteau dans l’eau et empalait ainsi les poissons.

Le saumon et la pêche

Il y avait aussi la possibilité de faire des excursions saisonnières pour la pêche et la cueillette suivant les ressources du terrain.

  • Printemps – tempqw’iles : premier saumon quinnat pêché, cérémonie du premier saumon.
  • Eté – temkw’o :kw’es : pêche des autres saumons, cueillette des petits fruits à basses altitudes et dans les régions alpines.
  • Automne – temhilalxw : cueillette des légumes racines, chasse aux chevreuils, wapitis et ours.
  • Hiver – temxéytl : période des cérémonies, la nourriture a été amassée et transformée, conservées pour la saison froide
Le saumon

Principale source de nourriture, la pêche au saumon représente une activité de première importance. Plusieurs espèces de saumons sont pêchées : le saumon rose, le saumon rouge, le coho, le quinnat, le kéta.

La conservation de la plus grande partie est faite par le salage et le fumage.

Le saumon séché au vent peut se conserver deux ans.

Il était aussi source d’échange avec d’autres tribus et fait partie des croyances spirituelles.

Les poissons pêchés étaient consommés frais ou fumés.

Le saumon et la pêche

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La cueillette

Les baies sauvages sont d’une très grande variété, elles sont toutes utilisées dès la première cueillette ; fruits de la ronce, fraises, airelles ou bleuet, amélanches, fruits du mahonia , mûres ; canneberges, les pousses de plants des petits fruits sont consommées aussi.

Souvent les petits fruits sont utilisés en gelées et confitures.

L’écorce de cèdre

Elle est très utilisée par le peuple et sert à la production de cordages, de nattes et de paniers.

Les brins, les racines et les rameaux de cèdres sont utilisés.

C’était traditionnellement le matériau utilisé pour la fabrication des vêtements.

Cueillette et transformation des racines de cèdre

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image Rotatebot

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Le tissage

C’est une activité traditionnelle d’importance et toujours vivante. Ils tissent des couvertures en laine de chèvre de montagne et autrefois ils tondaient aussi les chiens laineux. Ces couvertures étaient pour les chefs et les anciens de la vallée du Fraser. Elles servaient lors des cérémonies. Avant la colonisation, le mouton était absent du territoire et ils utilisaient les poils de chèvres de montagne comme source pour le tissage. Les couvertures tissées racontent des histoires et coutumes tout comme les totems, elles ont un pouvoir spirituel particulier.

Processus de tissage

Croyances

Les anciens enseignent le respect des ancêtres. Ils pensent qu’il est très important de partager les connaissances traditionnelles avec le peuple. La spiritualité implique des histoires d’origine, la danse de l’esprit, le transformateur, les croyances, la danse des masques et les religions modernes.

Croyances spirituelles

Le site des sto : lo ICI

Source : wikipédia

Les liens vous mènent sur le magnifique et très complet site interactif dont s'est doté ce peuple. Je crois que c'est le plus bel outil que j'ai vu chez les peuples indigènes et je vous conseille d'aller vous y promener :

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #Canada, #ABYA YALA

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