Un noyau de datte
Publié le 27 Juillet 2014
C’est une petite patrie
Menue comme un fil
Et sèche comme un jour sans espoir,
C’est une petite enclave
Grignotée et rongée
Comme un triste cancer
Une maigre lueur dans le noir.
Attaqué sans pitié
Son cœur perd peu à peu sa substance,
Attaqué et miné
Son cœur n’a plus aucune patience.
Le parasite œuvre sans cesse
Que le noyau disparaisse
Et laisse place à un pays dégagé
De toutes ses brebis égarées
Se dit celui-là
Qui naquit un jour pour faire la guerre.
C’est une petite vie
Qui lutte et ne peut fuir
Qui, perdue dans les décombres
S’accroche à son noyau comme un enfant à sa mère
Car ce noyau c’est sa terre et cet îlot c’est son demain.
Le suc est amer qui s’écoule de la datte de l’indifférence
Le suc est morbide qui s’enfuit de son fruit délaissé
Il coule sur les mains dédaigneuses
Et dans les cœurs asséchés par la haine cette dévoreuse d’énergie
Il colle sur les âmes rétrécies de la mort soutenue et du crime impuni.