La Ligue de défense juive avait annoncé sa présence à la fin de la manifestation pro-palestinienne

Publié le 14 Juillet 2014

À Paris, les manifestants (7000 selon la police, 30000 selon les organisateurs) avaient quitté la station de Barbès dimanche après-midi, aux alentours de 15 h derrière une banderole qui affichait « Soutien total à la lutte du peuple palestinien ». Ils ont descendu le boulevard Magenta en direction de la place de la République puis de la Bastille, sa destination finale. Dans le calme, la foule, très jeune et féminine, a scandé des slogans comme « Nous sommes tous des Palestiniens ! », ou « Une seule solution, fin de l’occupation ». Juste avant d'arriver à destination, quelques dizaines de jeunes, qui se trouvaient dans une rue adjacente ont arboré des drapeaux israéliens. Un geste perçu par certains comme une provocation. Quelques heurts ont éclaté, obligeant les Compagnies de gendarmerie mobile à intervenir et à bloquer certaines rues adjacentes. « Je marchais tranquillement et j’ai vu sur le côté droit une bande de jeunes qui charriaient d’autres jeunes avec des drapeaux israéliens », témoigne Rachid, venue avec sa femme. Ils ont commencé à leur courir après, c’est à ce moment que les CRS ont chargé. On s’est tous mis à courir ». Les gendarmes mobiles se positionnent alors pour empêcher toute confrontation entre les deux groupes de jeunes, aidés par le service d’ordre de la manifestation. Vendredi dernier, la ligue de défense juive (LDJ), un mouvement néo-sioniste extrémiste et violent, avait appelé vendredi sur son site internet à un rassemblement à 17 h 30, rue de la roquette, devant la synagogue, à une centaine de mètres de la place de la Bastille. Sur Twitter, certains de ses membres se préparaient déjà avec une envie débordante à une confrontation musclée contre « les palos » (NDLR : les Pro-Palestiniens). Il est 18 h. Quand la tête de la manifestation est arrivée place de la Bastille, des projectiles ont commencé à voler en direction des policiers et gendarmes, qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes. Des dégâts légers ont été causés sur des devantures de commerces.

Les échauffourées ne se sont pas propagées au reste de la manifestation, qui s'est dispersée, sous un orage, en début de soirée. Selon la préfecture de police, ces heurts étaient dus à de petits groupes de jeunes gens qui ont été « facilement contenus ».

Un certain nombre de manifestants ont toutefois tenté de se rendre vers des synagogues voisines, rue de la Roquette et rue des Tournelles. Des CRS sont intervenus pour les repousser et mettre fin à un « début d'échauffourée » avec des membres de la communauté juive devant la synagogue, ce qui a permis d’éviter toute intrusion dans les lieux de culte. Selon la police, deux personnes ont été légèrement blessées, ainsi que six membres des forces de l'ordre. Il y a eu six interpellations. Des faits regrettables et condamnables, émanant d’une poignée de manifestants, venus régler des comptes avec les membres de la LDJ, qui n’ont pas empêchés les déclarations intempestives de quelques personnalités politiques. Le sénateur de Seine Saint-Denis et maire des Pavillons-sous-Bois, Philippe Dallier, déclarait sur Twitter que la « République était mise en cause à la Bastille ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a demandé « l'interdiction des manifestations en faveur du Hamas » ainsi qu'un « renforcement de la sécurité des lieux communautaires ». SOS-Racisme, lui, a fait valoir que « le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine ».

« De tels actes qui visent des lieux de culte sont inadmissibles », a déclaré de son côté Manuel Valls, le premier ministre, assurant que la France « ne tolérera jamais que l'on essaie par la violence des mots ou des actes d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien ».

« Je suis profondément choqué et révolté, l'agressivité envers la communauté juive prend une tournure absolument inadmissible », a déclaré pour sa part à l'AFP le président du Consistoire central Joël Mergui. Des propos rapportés qui semblent en totale contradiction avec la manifestation pacifiste et solidaire dont nous avons été témoins. Hier, à 20 h, tout était rentré dans le calme.

Nadir Dendoune

Rédigé par caroleone

Publié dans #Palestine libre

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Ces &quot;personnalités&quot; ne sont pas à une contradiction près. Valls n'a-t'il ouvertement affirmé son &quot;attachement indéfectible à Israël&quot;? Qui exporte ou importe quoi?<br /> En ce qui concerne les associations aussi sûrement sionistes que juives et activement complices du génocide palestinien, je leur rappellerais que &quot;qui sème le vent la tempête&quot;. Le coup de se faire passer pour des victimes quand ils sont les assassins, ça ne marche plus: &quot;on peut tromper quelqu'un temps tout le temps, tout le monde un temps mais pas tout le monde tout le temps;&quot; a dit quelqu'un il y a déjà longtemps.
C
Bonsoir Txakal,<br /> <br /> Il y a du monde pour soutenir la Palestine et ton message est clair et j'y souscris. C'est quelque chose de très fort et de bien nouveau sur notre territoire que ces belles mobilisations, faites dans la paix essentiellement et les autres feront voir vite fait leur sale trombine c'est clair.<br /> Ce qui est plus que honteux c'est le soutien du gouvernement, forcément il légitime se genre d'action.<br /> <br /> Bises et bonne soirée<br /> <br /> caro