L'insouciance et l'insupportable réalité

J’aimerai vous parler des fleurs de l’albizia

Leurs plumeaux écartés tels des doigts de fée,

Du vent doux qui bruisse dans les bambous naissants,

De la caresse estivale qui rosit la joue de sa tendre promesse.

J’aimerai vous parler des choses que l’on rencontre

Sur le chemin des découvertes par les hommes offertes,

L’insouciance qui sous le soleil prend son envol,

Le calme bien mérité après les tracas du boulot,

L’insouciance qui dans les vagues souffle son alizée d’espoir,

Le repos tête calée sur un doux cocon de velours,

Le temps des réunions autour d’un repas sans façon,

L’insouciance qui dans le nuage au doux flocon dessine la clé du destin,

Le temps de souffler, de respirer, de sentir les voluptueuses senteurs florales,

Le temps de l’amitié au sang chaud de l’amour au sang brûlant de la tendresse au sang-coton,

L’insouciance qui dans le vert détour d’une colline dessine la montagne de l’espérance ;

L’ins…….

L’insupportable réalité qui dans le sang signe chaque jour ses messages funestes

L’insupportable vérité qui dans la politique puise son ferment maudit

L’insupportable réalité : déchiquetés les êtres humains mais pourquoi ?

Déchirées les chairs en éclats volent dans les objectifs écœurés

Le sang pur sang qui coule dans les rues irrigue la haine de l’autre sans commune mesure

Le sang porte le drapeau de l’inhumanité galopante qui chaque jour gagne le terrain du capital triomphant

Le sang qui gratuitement s’écoule telle la rivière d’argent qui cherche la source de son propos

Le sang de nos petits innocents, petites âmes nées pour mourir alors que leur petit cœur demandait à aimer.

L’insupportable vérité de notre impuissance collective face aux monstres d’égoïsme

L’insupportable réalité qui fauche les vies au nom du colonialisme

L’insupportable vérité qui déchire les vies, raye de la carte la nation autochtone

L’insupportable réalité que même la fourmilière active ne peut contrer.

J’opposerai mon insouciance à vos insupportables cruautés fascistes

J’opposerai ma résistance à vos immondes tueries gratuites

J’opposerai mon humanisme à vos barbaries puisées dans l’histoire

J’opposerai ma tendresse à vos gestes froids d’automates mus par le pouvoir

J’opposerai nos résistances main dans la main pour la paix revenue

Jusqu’à ce qu’enfin la terre revienne à ceux qui la font vivre et la respectent à jamais.

Carole Radureau (22/07/2014)

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