Argentine /Paraguay / Bolivie : Le peuple Toba ou Qom

Publié le 8 Juillet 2014

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Groupe ethnique dit de la pampa qui vit dans le Gran Chaco, une grande steppe qui s’étend sur plusieurs pays d’Amérique du sud.

-Argentine : environ 70.000 personnes réparties dans 4 régions (Sant Fé, Santiago del Estero, Salta et Formosa)

-Paraguay : département de Presidento Hayes à la frontière argentine : 700 personnes

-Bolivie : environ 140 toba dans la province de Tarija

Autodésignation : qom-lik = peuple

Toba : nom d’origine guarani donné par les colons et qui veut dire grand front.

Autre nom : guaycuru, un groupe de plusieurs peuples indigènes de Bolvie, Paraguay et Brésil.

Langue : qomlaqtaq de la famille des langues guaycuruane.

Il existe quatre dialectes : le no’olganak, le lañagashik , le takshik et le rapigemlek.

Argentine /Paraguay / Bolivie : Le peuple Toba ou Qom

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Il existe très peu de données réelles et récentes sur ce peuple. Pourtant depuis 1994, l’année ou l’armée zapatiste de libération nationale (EZLN) au Mexique est apparue à la face du monde portant les droits des indigènes, la lutte indigène en Argentine s’est développée et les peuples ont alors pu obtenir une série de reconnaissance de quelques-uns de leurs droits légitimes (sur le papier).

On trouve essentiellement sur la toile des références à leurs mythes et aux esprits des morts mais pas grand-chose sur les vivants et c’est bien dommage car ce peuple est en droit d’être mieux connu pour ainsi être défendu.

Les peuples originaires en Argentine surtout sont mis de côté et considérés comme des parasites. Ils ne font pas partie des priorités du gouvernement et n’ont même pas le droit de se servir de leurs noms indigènes.

De nos jours, ceux qui sont restés sur leurs terres vivent dans des « ranchos », des logements précaires en terre et en bois , sans alimentation appropriée ni eau potable.

Des maladies viennent souvent se développer dans cette population qui est l’une des plus pauvres d’Argentine.

image Groupe d’indiens Tobas devant leur campement vers la fin du 19e siècle.

 

Mode de vie

C’était des chasseurs/pêcheurs semi-nomades.

Il existait une division sexuelle du travail jusqu’au 19e siècle, commune à de nombreux peuples semi-nomades : les hommes pratiquent dès leur plus jeune page la chasse et la pêche, les femmes s’occupent des activités agricoles et de cueillette.

Ils avaient de petites parcelles de terres sur lesquelles ils faisaient pousser des carottes (nachitek), du maïs (oltañi) et des haricots (avagha) (Métraux).

L’agriculture ne fait pas partie de leurs traditions ancestrales de nomades, elle est devenue une activité de subsistance quand les terres se sont trouvées réduites par la déforestation.

Les cabanes traditionnelles étaient recouvertes de paille et mesuraient deux mètres de diamètre.

Ils fabriquaient de l’artisanat utilitaire : céramique, vannerie, cuir, tissu.

Ils fabriquaient également des ornements tels bracelets et colliers avec des dents et des ongles d’animaux, des semences, des plumes et des coquillages. Ces parures étaient portées aussi bien par les hommes que par les femmes.

Les hommes autrefois ornaient leur tête de plumes et de plantes.

Le chaco, zone de transition

D’un point de vue ethnique et culturel, le chaco est une zone de transition. C’est dans ses plaines que les agriculteurs amazoniens ont rencontré des peuplades apparentées aux chasseurs nomades de Patagonie. Les uns et les autres ont été fortement influencés par les incas du Pérou.

Les ressources dans le chaco étaient basées sur les produits de la cueillette, de la pêche et de la chasse.

La brousse sèche produit pas mal de variétés de plantes comestibles –des gousses et des fruits nutritifs.

Les rivières alors regorgeaient de poissons, le gibier était abondant.

Image représentative de la misère des indiens Tobas de la région du Chaco en Argentine dans l’actualité.

 

La famine, néanmoins pouvait être là lors de la saison sèche en hiver.

La pêche se pratiquait vers la fin de l’été en coupant les rivières de barrages et les pêcheurs armés de filets montaient la garde pendant que d’autres frappaient l’eau avec des gaules pour rabattre le poisson. Certains aimaient mieux pêcher avec arc et flèches ou bien harpon.

Il n’y avait pas de poison de pêche dans cette région, cette pratique est plus commune aux peuples de la forêt amazonienne.

Les poissons ensuite étaient mis à rôtir près des feux ou à sécher sur les toits des huttes.

L’organisation traditionnelle était celle des nomades de l’hémisphère occidentale : tribus composées de bandes formées de l’association de familles élargies.

Il y avait un chef qui devait être de bon conseil, généreux et éloquent. Il était respecté s’il menait à bien ses conditions sinon il pouvait être révoqué.

Deux indiens Tobas du Paraguay (carte postale de la fin du 19e siècle)

 

La colonisation

De 1880 à 1919 : c’est le début de l’occupation des terres par le gouvernement régional argentin qui provoque un grave conflit entre indiens et armée. Les terres sont annexées aux zones des propriétaires terriens et à l’industrie du bois.

Le milieu naturel alors change vite au début du XXe siècle sous les coups de boutoir de la colonisation. Cette perte de territoire provoque la sédentarisation des toba et l’appauvrissement des ressources naturelles.

Pourtant, jusqu’au XXe siècle, ils résistèrent courageusement, menant leur dernier « malon ».

Un groupe d’attaque d’indiens de la tribu des mocovi, une ethnie apparentée aux toba ) se déroule en 1904 dans la localité de San Javier, province de Sant Fé. "Malon" est un mot qui vient du mapudungun, la langue des mapuche et veut dire « harceler l’ennemi ».

En 1924 c’est le dernier échec. Pour en finir avec les toba, le gouvernement donne le feu vert à 13 policiers aidés de civils qui vont décharger plus de 5000 balles de fusil sur une communauté. Il y aura 500 morts chez les indiens, tués par les projectiles ou empalés. Les femmes seront violées, et la moitié des enfants décèdera lors du déplacement vers d’autres communautés.

Sédentarisation

De plus en plus de toba sont obligés de vendre leur force de travail à des latifundistes pour assurer la survie de leur famille. Ils travaillent dans les propriétés des descendants de colons.

En Argentine, les toba habitent principalement la ville de Rosario. Ils sont intégrés à la population, installés dans le quartier « San Francisquito » mais ils n’ont pas perdu leur identité ethnique et restent en contact avec les familles du Chaco.

La lutte pour les terres continue

En 2011 , les indiens d’une communauté ont organisé une manifestation à Buenos Aaires pour faire reconnaître leur droits après une violent répression dans la province de Formosa ils réclament la restitution de leurs terres (1300 hectares de leur propriété dont 600 sont gérées par le gouvernement au titre du parc national de Rio Pilcomayo et 700 aux mains d’une grande famille) leurs droits de chasse et de pêche sur leurs propres terres sont compromis.

Le combat a reçu le soutien des mères de la place de mai et d’ONG, un accord a été signé dans lequel l’état s’engage à une concertation avec la province de Formosa.

La suite

Sources : el correo, korke.com, sorosoro, les indiens d’Amérique du sud d’Alfred Métraux

image ci-dessous Tobas en el Pilcomayo 1892 Taragui

Argentine /Paraguay / Bolivie : Le peuple Toba ou Qom

Peuple Toba Qom / Qom Lik


L'autodésignation Qom-Lik signifie "être humain" . Il y a des groupes de ces peuples indigènes qui ont migré du sud du Chaco vers l'Alto Paraguay, ils ont fusionné culturellement avec ceux de l'ethnie Maskoy. D'autres groupes, au XVIIIe siècle, ont traversé la rivière Pilcomayo et attaqué dans le nord du Chaco paraguayen, en 1741, la Mission de San Ignacio de los Zamucos. Les descendants de ces groupes seraient les Toba-qom actuels, ou plutôt Qom-lik, en utilisant leur
l'auto-désignation préférée. Les Espagnols appelaient ces indigènes Frentones  et les Guaraníes les appelaient Toba, parce qu'ils avaient l'habitude de se raser les cheveux, ce qui leur donnait un front proéminent. 

La langue

Les Toba Qom appartiennent à la famille linguistique Guaicurú, qui constituait la famille linguistique la plus caractéristique du Chaco dans le passé, mais il y a eu une série de confusions qui ont parfois conduit à leur identification avec les Toba-Maskoy, bien qu'ils appartiennent à des familles linguistiques différentes. Ces Indigènes sont également installés dans le Chaco argentin, ainsi qu'au Paraguay, où ils sont également appelés Takshika. Tout comme les Toba d'Argentine s'appelaient Takshika, ceux du côté paraguayen s'appelaient Qom-lik et lorsqu'ils atteignaient le rio Confuso, ils s'appelaient eux-mêmes Emok-lik, ce qui signifie les habitants de la rive gauche (de la rivière).

Parmi les Toba que B. Susnik a trouvé à Villa Real en 1961, on a trouvé une véritable "perle ethnographique", parce qu'il y avait un curieux mélange ethnique, linguistique et culturel ; alors que les hommes parlaient la langue toba et la langue maskoy, les femmes ne parlaient que le maskoy. Ces groupes ont subi des réinstallations, des persécutions et de nombreuses vicissitudes. Dans l'un de ces événements, certains groupes se sont réfugiés sur la rive gauche du fleuve Paraguay, près de la ville de Rosario ; d'autres sont arrivés à Colonia Fray Bartolomé de las Casas et d'autres se sont installés à la Mission San Francisco de Asís à Cerrito. Aujourd'hui, les communautés sont situées dans le district de Benjamín Aceval, département de Presidente Hayes et dans le district de Villa del Rosario dans le département de San Pedro.Un nombre minimum de personnes vivent dans la communauté de San José, département de Presidente Hayes.

Spiritualité

Dans la mythologie et le chamanisme, le tigre occupe une place importante ; dans la langue toba, on l'appelle kiyok, dont les exploits sont liés selon deux aspects, l'un de type mythique et l'autre de type burlesque, comme pour neutraliser la peur de la bête. Dans ce dernier cas, les histoires sont pour le plaisir. Le kiyok est un animal qui transmet le pouvoir, chaque animal a son propriétaire, il est dit, que dans le cas du tigre c'est le Nowed et nowed est aussi le propriétaire des chamans et ceci explique pourquoi la relation chaman-kiyok est si privilégiée pour les actions chamaniques.

 Il y a plusieurs contes mythiques des Qom, où apparaît la figure du tigre, les chamans (Piogonak) voient des animaux dans leurs rêves, leur parlent et les comprennent. Ils voient aussi les animaux s'éveiller, comprennent leur langue et leur parlent. Selon les mots d'un informateur Qom : " Si une personne veut acquérir la caractéristique d'un animal, elle doit utiliser l'os de cet animal. Par exemple, si vous voulez être rapide, vous pouvez utiliser les os de l'autruche et du cerf. Si vous voulez être fort, vous utilisez les os d'animaux sauvages, tels que le nandou, le lion, le cerf." 

Les os étaient coincés dans des parties du corps comme les muscles, les bras et les jambes. La force de l'animal devait entrer dans le corps, c'est pourquoi il devait saigner et être blessé".

Relations avec la société nationale

Les Toba ont reçu une grande influence de l'Église évangélique unie et de l'Église mennonite ; au Paraguay, il y avait une influence des Franciscains Missionnaires, mais un développement impressionnant du messianisme pentecôtiste a été vérifié parmi les Toba, importés par les Toba d'Argentine. Entre 2010 et 2011, une expérience appelée " Alphabétisation des jeunes et des adultes du peuple Qom " a été promue. Elle a été conçue et mise en œuvre par la Direction générale de l'Education Indigène et une équipe locale de la communauté de Qom, avec l'appui de l'Atelier pédagogique alternatif - Tape'a.

traduction carolita du document en lien ci-dessous

Rédigé par caroleone

Publié dans #Argentine, #Paraguay, #Bolivie, #Peuples originaires, #ABYA YALA, #Toba, #Qom

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