Le qhapaq ñan, chemin principal andin

Publié le 29 Juin 2014

Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image Gildemax

On en parle pas mal ces derniers jours car le site a été classé en 2014 au patrimoine mondial de l’unesco.

C’est intéressant d’en savoir un peu plus il me semble.

Dénommé par certains « le chemin vertébral de la Sierra », il s’agit de l’axe principal du projet politique et économique de l’empire inca.

Sa longueur : environ 6000 km

La route est reliée par tout un réseau de routes et infrastructures construites pendant 2000 ans par les civilisations pré-incas (civilisations caral, chavin, nazc, mochica…)

C’est sous l’empire wari que s’est développé de premier réseau de voies de communications (Cumbreras 2004)

Les incas, eux, héritent du système, le consolident, l’organisent en un système centralisé avec des infrastructures propres.

En tout ce réseau est long de 30.000km, connectant les centres de production aux centres administratifs et cérémoniels. La route peut à certains endroits atteindre 25 mètres de longueur. Elle s’élève dans les Andes à une altitude comprise entre 800 à 5000 mètres.

Le qhapaq ñan s’étend de San Juan de Pasto en Colombie à Santiago du Chili.

Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image unesco

Les pays traversés

La Colombie

L’Equateur (Quito et Cuenca)

Le Pérou (Cusco)

L’argentine (l’Aconcagua)

La Bolivie

Le Chili

Le réseau de routes secondaires reliait les Andes au Pacifique et au bassin amazonien.

Il traverse 15 écosystèmes différents, dont quatre sont en danger : les jungas péruviennes, la forêt sèche de Marañon, la forêt humide et le mattoral chiliens.

La route traverse de nombreux territoires indigènes qui sont parfois en péril, des sites archéologiques dont Ingapirca en Equateur.

Les routes étaient pavées avec des pierres ovales ou des galets.

Dans le désert, elle était indiquée grâce à des poteaux.

Dans la montagne il y avait des escaliers, des ponts suspendus.

L’état assurait le service routier, le passage de l’armée et des hauts dignitaires. Les villages à proximité de la route garantissaient son maintien.

Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image Cayambe

Escale à Ingapirca (province de Cañar, Equateur)

En kichwa : inkapirka = muraille inca

Ce site est un témoignage de la présence inca en Equateur. Bien avant l’arrivée des incas il était un site cañaris, des amérindiens à la civilisation complexe et à l’architecture avancée qui avaient repoussé très vaillamment en une résistance acharnée l’intrusion inca. Mais ils furent vaincus et les incas brûlèrent et détruisent leurs vestiges.

Plus tard l’inca Huayna Capac décida de faire construire des bâtiments au sommet dont le temple du soleil.

Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image huanuco pampa wiki

Un pouvoir de contrôle énorme
  • L’inca pouvait ainsi contrôler tout son empire
  • Déplacer ses troupes depuis Cusco la capitale de l’empire
  • Distribuer les messages grâce aux coursiers
  • Transporter la nourriture et les personnes ainsi que des animaux (lamas )
Quelques tronçons en particulier
  • Equateur : le tronçon de 60 km de l’Inganan qui relie le village d’Achupallas (province de Chimborazo) au site inca d’Ingapirca (province du Cañar) la route grimpe entre des murs de soulèvement culminant parfois dans le brouillard à 4350 m.
  • Pérou : le tronçon de 80 km de Huari à Huanuco. C’est le mieux préservé du qhapaq ñan péruvien. La route pavée est jalonnée de ponts et canaux de drainage. Elle débouche sur le site archéologique de Huanuco pampa..
  • Pérou : la voie secondaire la plus célèbre conduit sur 40 km à travers la vallée sacrée au majestueux Machu Picchu.

image ci-dessous : Le Pont de l'Inca, contrôlant l'accès au Machu Picchu depuis l'ouest S23678

Le qhapaq ñan, chemin principal andin
Le qhapaq ñan, chemin principal andin

Un Chaski jouant du pututo (coquille de conque) et transportant un quipu Peruvian19

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Les messagers: les chaskis

Ils devaient être entraînés à la course et résistants. Ils étaient formés également pour la défense et l’attaque afin que leur course ne soit pas compromise.

Leur rôle était de transmettre les messages, les objets et présents royaux sur le réseau routier inca dans les Andes et à travers l’empire.

Chaque chaski emmenait avec lui :

  • Un pututu (pututo), un petit instrument à vent andin construit dans une corne de bouef ou dans une coquille de conque. Cet instrument servait à annoncer leur arrivée.
  • Un qipi porté sur le dos pour transporter des objets à remettre
Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image Dynamax

  • Un quipu : nœud » et « compte » en quechua. Le terme désigne aujourd'hui les objets qu'utilisait l'administration inca pour le recensement des données statistiques concernant l'économie et la société de l'empire. En l'absence d'écriture, l'administration figurait les entiers naturels à l'aide de successions de nœuds le long de cordelettes de diverses couleurs fixées à une corde : l'ensemble constituait un quipu.
Le qhapaq ñan, chemin principal andin

Les chaskis se relayaient sur les longues distances ce qui permettait aux messages d’être acheminés rapidement.

De nombreux points de repos existaient, les tambos, construits aux endroits stratégiques sur le réseau et leur fournissait eau et nourriture. Selon les historiens, tous les 7 km se tenait un poste fortifié contrôlant le mouvement des voyageurs.

Tous les 21 km se tenait une auberge ou tambo destinée en priorité aux fonctionnaires de l’empire.

Avec les chaskis, un message venant de Cusco, le nombril du monde pouvait être acheminé jusqu’à Quito en une semaine.

Le qhapaq ñan, chemin principal andin

image Laurent granier

Patrimoine en péril

Il convenait de classer rapidement cette route sacrée car il ne reste plus qu’une seule partie encore visible.

Le projet est de mettre en place un système associant la conservation du patrimoine avec des projets de protection de l’environnement via les parcs naturels et les réserves ainsi que des cultures des communautés andines en développant en parallèle une économie durable par le biais du tourisme.

Sur le site de l’unesco

Sources : wikipédia, unesco

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