Ma minéralité

Publié le 6 Avril 2014

Ma minéralité

image triboulet

Ma minéralité

longtemps je t’ai cherchée :

dans le lit du ruisseau :

au cours d’une vie qui fuyait telle l’onde

qui se trémousse, passe le cours du lit

tout comme elle enjambe l’ère du temps.

Elle court et court toujours,

filant entre les pierres,

anguille lisse et souple difficile à saisir.

Ma minéralité,

tu es ma clé de compréhension

celle qui puise dans la matière son miroir réverbère,

qui plonge dans la fibre de toutes ses mains avides

pour y trouver les petits grains

de cette silice qui signe les chemins de vie,

petits cailloux jonchant le sol de la destinée.

Ils s’étaient égarés au fil du temps

dans ma poche à présent ils teintent

de leur petit bruit de cailloux polis,

chantant la chanson de la poésie qui peut tout.

Ils chuchotent le message qui par la muse

signala au poète que ce chemin qui mène à la compréhension :

Ma minéralité

Emprunte le fil du granite mystérieux,

Affute sa vérité sur la pierre à fusil de la vie,

Lisse sa mémoire sur la caresse de l’obsidienne,

Coule son regard dans la pureté du cristal,

Cherche la direction du vent

Dans les nuances arc-en-ciel de l’opale de miel,

Allume le feu de l’espoir

Au cœur des silex au tranchant des deux soirs

Brise d’un grand coup de hache indienne

Le conformisme ambiant qui souille les âmes de ses barrières d’intolérance,

Caresse le galet de la tendresse

Qui connait si bien le roulis des sentiments

Pour les avoir côtoyés au cœur de l’océan,

Récolte la lumineuse promesse de l’amitié

Bien au chaud gardée dans le cœur de l’agate épatée,

Collectionne en son grand cœur pur

Les petites pierres de demain

Pour les coucher sur le cahier du futur

A l’encre de topaze,

A l’écriture ferme et mûre

D’une poésie minérale, partageuse et heureuse…enfin.

Carole Radureau (19/12/2013)

image petites pierres Mari Buckley

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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H
Bonjour Caro<br /> <br /> Ton cœur a posé son oreille sur la terre. C'est sensuel et sensitif à la fois.<br /> J'aime beaucoup.<br /> <br /> Je t'offre quelques vers de Norbert Paganelli en guis de beau dimanche : <br /> <br /> Force incontrôlable<br /> Force sans âge et sans couleur<br /> Celle qui rend folle notre pensée pourtant sauvage<br /> <br /> Oui plus sauvage encore que nous<br /> <br /> Pour toi la reconnaissance<br /> Ô Force<br /> <br /> Il y avait avant tout<br /> Des pierres et des pierres à foison<br /> Et les pierres sous les eaux aimaient à s’enlacer<br /> A d’autres pierres enragées d’être ainsi traitées<br /> Et là-bas un peu plus haut<br /> Les monts se sont dressés<br /> Le bruit faisait fuir le fils de l’homme lui-même<br /> Et les fleuves se sont ouverts<br /> Et une eau claire et fraîche a jailli<br /> Et puis le vent<br /> Et puis le feu<br /> Et puis le long déploiement du temps<br /> Dans les rochers fous<br /> Et les rêves interdits<br /> <br /> <br /> Bisoux<br /> <br /> Serge
C
Bonjour Serge,<br /> <br /> Tu m'offres une magnifique pierre-écho à ce poème et je t'en remercie. J'aime bien Norbert Paganelli, il a la minéralité rivée au cœur mais ça vient de son terroir certainement.<br /> J'ai écris ce poème et d'ailleurs il est le seul, lorsque je m'occupais de ma mère fin décembre. Pourtant depuis ce temps, je ne savais pas évaluer s'il était présentable ou non, alors je l'ai gardé au chaud (tu sais, maintenant c'est possible pour moi de le faire).<br /> Alors je suis contente qu'il te plaise et je me rends compte que mon écriture a encore bien changé (en pire je crois, mais c'est parce qu'il faut que je retrouve mes repères, beaucoup de choses ont changé dans ma vie et ça perturbe ma ptite muse pantouflarde)<br /> <br /> Bisoux et bonne fin de week-end, merci de ta visite.<br /> <br /> caro