Francesca Solleville chante Jean-Max Brua : Camarade Chili
Publié le 10 Mars 2014
J'aime cette chanson pour plusieurs raisons : les paroles du texte de Jean-Max Brua sont très belles, profondes et sont signées à l'encre de ses tripes, parce que j'ai découvert cet auteur ainsi que Francesca, Jean Ferrat et d'autres grâce à l'amitié qui me lie très sincèrement à mes amis corréziens des bois . Ils sont de petits elfes des bois qu'un jour je rencontrais au détour de cette toile parfois bien ingrate et qui m'ont permis d'être encore là ce jour, d'écrire pour les minorités et d'écrire pour dire que oui, des artistes, des auteurs de grande valeur existent et que nous autres, les petits, nous voulons qu'ils soient mis en avant.
J'aime encore cette chanson car j'ai le Chili au cœur et toutes les souffrances de son peuple, ses belles avancées mises en place par l'Unidad popular et qui se pérennisent grâce au même ferment que celui qui nous pousse à aimer nos auteurs à texte, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un ferment immortel qui alimente les sous-bois de l'Humanité en prolongeant sans cesse ses racines prospères.
Mon Chili au cœur, c'est mon compagnon de route Pablo qui l'a diffusé dans mes veines en perfusion permanente et jamais je ne me lasserais de ce que l'on dit, écrit ou chante pour le mettre à l'honneur, ce Chili qui berce nos cœurs de sa longue charpente minérale et osseuse puisée dans la terre de feu aux glaciers éternels et mourant dans le désert pierreux d'Atacama.
Camarade Chili, c'est tout ceci que je lis dans son texte, le passé mouvementé, l'avenir tout autant mais avec pour acteurs, des chilien dignes aux nobles valeurs portées, des mapuches au sang fier qu'il ne faut pas oublier.
Merci aux amis qui me suivent, merci à Jean-Max pour les paroles et à Francesca pour la chanson.
Caro
Camarades chantiers, camarades labours,
J’ai le cœur écrasé de misère et d’amour,
Et je cherche les mots de la douleur à dire.
Camarades marins, camarades mineurs,
Des larmes sur tes joues, camarade pudeur,
Et nous aurions la honte presque de le dire :
Ils ont osé tuer Salvador Allende !
Camarade soleil, camarade Chili,
Nous aurons des voix d’hommes et des ventres durcis.
Quand les radios complices installent le silence,
Mon frère vertical, camarade vivant,
Ils te veulent muet, ils te veulent couchant.
Les donneurs de leçon lessivent leurs consciences.
Ils ont osé toucher au peuple du Chili
Ils ont osé tirer camarade chanson,
Ils ont tué celui qui parlait bel et bon,
Leurs bottes ont le fumet des fauves d’occident.
Ils ont enfin tué camarade poète.
Ils ont le muffle court et le front de la bête.
Quand tu trembles de l’homme ils te cassent les dents.
Ils ont osé toucher à Pablo Neruda !
Les valets vont disant que le peuple s’est tu.
Camarade traqué, camarade têtu.
Les avions dans ton ciel et les chars dans tes rues.
Mais tu sais les mots clairs, camarade attentif,
les mots contre la houle, les vérités récifs,
Je sais que tu n’as pas devant eux les mains nues.
Ils ont osé toucher au peuple du soleil !
Ils ont osé toucher au peuple du soleil !