Brésil/ Guyana : Le peuple Waiwai

Publié le 11 Février 2014

Peuple autochtone du Guyana et du nord du Brésil.

Population :

Brésil : 2502 personnes (2014) (états de l’Amazonas, du Roraima et du Para)

Guyana : 170 personnes (une seule communauté située dans la région méridionale du pays, le Konashen près de la source de la rivière Essequibo.

C’est l’un des plus petits groupes amérindien de chasseurs cueilleurs du Guyana.

Langue : karib

Terres indigènes au Brésil

  • T.I Nhamundá-Mapuera – 1.049.520 hectares, 1961 personnes. Réserve homologuée. Etats de Pará et Amazonas. Villes : Faro, Nhamundá, Oriximiná, Urucará. Peuples de langues karib : Kaxuyana, Hixkaryana, Katuenayana, Waiwai.
  • T.I Trombetas/Mapuera, 3.970.898 hectares, 523 personnes, homologuée, états de Roraima, Pará et Amazonas. Villes : Caroebe, Faro, Nhamundá, Oriximiná, São João de Baliza, Urucará. Partagée avec le peuple isolé Karapawyana, les Katuenayana (langue karib) et les Waiwai (langue karib).
  • T.I Waiwai - 405.698 hectares, 365 personnes, réserve homologuée dans le Roraima. Villes : Caracaraí, Caroebe, São João da Baliza.
Histoire
  • 19e siècle : mention des waiwai par le géographe britannique Robert Hermann Schomburgk (1835 à 1839) lors d’un voyage dans la région du fleuve Orénoque puis en 1843. Il les rencontre des deux côtés de la frontière brésilienne et guyanaise dans deux villages au sud de la rivière Mapuera et une au nord de la rivière Essequibo.
  • 1876 /1878 : voyage du géologue britannique Barringtion Brown
  • 1884 : voyage du géographe français Henri Coudreau qui les rencontre sur les bords de la rivière mapuera.
  • 20e siècle : ils sont divisés en deux zones, une au nord sur la plage Acarai et une à l’est sur la rivière Mapuera supérieure. Division provoquée par les conflits intertribaux qui provoque la séparation mais aussi un déclin de la population.
  • 1919 à 1923 : un missionnaire jésuite relate que les waiwai ont d’importants contacts commerciaux avec les taruma et les wapixana.
  • 1925 à 1950 : nouvelle migration des waiwai vers l’Essequibo supérieur.
  • Début des années 50 : transformations importantes dans leur mode de vie avec la présence des missionnaires évangélistes.
  • 20e siècle : ils se déplacent vers le nord du Brésil suite au départ des missionnaires.

Le groupe a été constitué par des processus historiques de réseaux d’échanges et de relations dans la région. Dans ces réseaux ils sont renommés comme spécialistes de la fabrication des râpes à manioc.

Ils semblent avoir depuis toujours des affinités avec les indiens arara (Brésil).

Brésil/ Guyana : Le peuple Waiwai

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Mode de vie

Le cycle annuel waiwai comprend deux saisons, la saison sèche et la saison des pluies. Au cours de la saison sèche il y a de la nourriture en abondance et la vie collective est importante.

La pêche

Ils utilisent le système de la pêche à la nivrée en se servant de plusieurs types de lianes qui diffusent de la roténone dans les endroits choisis ( lonchocarpus , paraderris et tephrosia)

Les espèces pêchées : trahira géant, poisson-chat, pacu, piranha.

Brésil/ Guyana : Le peuple Waiwai

image râpe à manioc

La chasse

La chasse est de nos jours pratiquée avec des armes à feu mais les arcs et les flèches sont utilisées encore quand il manque de munitions. Les animaux chassés sont : les tapirs, les cerfs, les sangliers, les singes hurleurs (araignée et capucin), les agoutis, les tatous, les tortues, les toucans, les aras.

Les plumes de l’ara et du toucan servent à confectionner les parures et l’artisanat.

Agriculture

Même si la nourriture est fournie par les activités de pêche, de chasse et de collecte l’agriculture est pratiquée comme forme de subsistance dans des abatis brûlis. A la saison sèche (août septembre) les parcelles sont abattues, mises à sécher et en janvier et février ont lieu les plantations faites collectivement. Malgré tout cette agriculture peut se révéler compliquée à la saison des pluies importantes.

Les produits cultivés : le coton, l’ananas, la banane, la canne à sucre, la papaye, l’igname, la pomme de terre et surtout le manioc amer.

Une fois débarrassé de la toxine qui le rend inconsommable, les waiwai confectionnent du pain (beiju), de la farine, du tapioca, des boissons fermentées.

Le manioc sur cocomagnanville

La récolte est importante pour compléter la nourriture, fabriquer des ustensiles et l’artisanat :

Noix de cajou sauvages, assai, buriti (fibres de palmier), pêche palme, noix du Brésil pour la vente.

Ils récoltent des fibres végétales issues de la forêt qui vont leur procurer des revenus comme pour l’ensemble des peuples amérindiens du Guyana.

Les espèces exploitées sont heteropsis flexuosa (nibi) avec laquelle ils fabriquent des paniers tressés et l’artisanat local.

Clusia grandiflora et clusia palmicida (kufa) qui sert comme ossature aux meubles.

image daderot

Revenus de la vente

Comme on l’a vu plus haut, les waiwai vendent des produits ou de l’artisanat pour pouvoir acheter des produits manufacturés : moteurs de hors-bord, vêtements, hameçons, cannes à pêche, munitions, savon, sel.

Les produits vendus : farine de manioc, noix du Brésil, canoës, artisanat.

Artisanat

Les femmes fabriquent des râpes à manioc, de la poterie, des pagnes, des colliers de graines, elles tissaient des hamacs.

Les hommes fabriquent des paniers, des peignes, des parures de plumes, des arcs et des flèches, flûtes en os, tambours à main.

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Rituels

Avant l’arrivée des missionnaires, les waiwai organisaient deux fêtes communales : le shodewika (un village se rendait dans un autre) et le yamo (invocations des esprits fertilisateurs par des danseurs masqués).

Des danses, des jeux et la consommation de quantité de boissons fermentées ponctuaient ces fêtes.

Après la christianisation, les boissons fermentées vont être remplacées par des boissons à base de buriti, les fêtes qui sont toujours célébrées prendront l’apparence de fêtes chrétiennes tout en changeant de nom, kresmus (noël en anglais) et festa de pascoa (fête de pâques) avec célébration de baptêmes. Bizarrement ces fêtes même si elles intègrent les rites chrétiens se déroulent au même moment que les anciennes fêtes païennes.

Le chamanisme n’est plus représenté dans les villages à l’heure actuelle, du moins par des chamanes. Ceci est question interne mais la cosmovision est toujours présente dans les villages même si les waiwai ont bien été acculturés à la religion des missionnaires ils se sont intelligemment adaptés, mêlant leurs anciens rites à ceux des colons de façon très fine.

La famille, la vie sociale

Le mariage se fait entre cousins croisés entre 16 et 24 ans.

Avant l’arrivée des missionnaires, la polygamie et la polyandrie étaient fréquentes.

L’ordre social n’est jamais exercé par la force mais par la persuasion, la pression sur l’opinion publique, la rumeur.

Les conflits sont réglés par le biais de la négociation, du dialogue connu sous le nom d’oho.

La peur de la sorcellerie a servi bien souvent de moyen de contrôle de l’ordre social.

sources : wikipédia, socioambiantal

Rédigé par caroleone

Publié dans #Brésil, #Guyana, #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Waiwai

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