La rose des sables a revêtu sa tenue d’orange amère
Publié le 22 Janvier 2014
La lune tombe dans le désert
Sur le sable chaud et doux elle veut reposer
Un rayon clair obscur sur le cœur des hommes
Tendrement elle tient à déposer
Tout près la rose des sables s’ennuie
Son amour au loin l’attend ses pétales retombants
Elle aimerait glisser dans ses cheveux sablonneux
Sa main de rose y plonger son regard de braise
L’exil m’a privé des amandiers en fleurs
Leur parfum puissant manque à ma mémoire olfactive
L’exil m’a enlevé le goût des figues fraîches
J’aime l’olivier au tronc torturé au feuillage d’espérance
La liberté on me l’a prise sans pitié
Un soir où dans mes bras amour tu te lovais
Une étoile brillait semblant nous réunir
Le parfum du jasmin étoilait tes soupirs
Je goûte à présent l’amertume de l’orange des bannis
Son zeste est si piquant sur mes lèvres endurcies
Que la rose, l’amande et la figue en habit de lune
Évoquent ma Palestine les chaînes à ses pieds
Et dans ma bouche qui rêve d’embrasser
La bouche de mon aimée et celle de ma patrie
Le jus acide du désespoir ne me prive pas de croire
Mon écriture alors revêt la parure des mots de rose musquée
La paix est au bout de ma bannière telle la crinière du cheval
Il galope, galope
Dans le vent ses cheveux de sable brillant
Telle l’étoile du ciel et sa longue traîne qui veille à jamais sur nos libertés.
Carole Radureau (22/01/2014)
A Mahmoud Darwich, Pour une Palestine libre
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