Sites amérindiens sacrés et menacés : Le mont Taylor

Publié le 12 Décembre 2013

Accapareurs, pilleurs, pollueurs et cie.......

Localisation : Nouveau Mexique pas loin de la ville de Grants entre Albuquerque et Gallup.

Il s’agit d’un stratovolcan qui est le point le plus élevé des montagnes de San Mateo (Cibola county)

Il est le point culminant de la forêt nationale de Cibola.

Son altitude : 3445 mètres

Le mont Taylor est le cône d’un champ volcanique composé de basalte à 80 % et chevauche la zone de transition entre le plateau du Colorado et le rift du Rio Grande.

Actif au cours du pliocène il est entouré d’un champ de petits volcans inactifs.

En grande partie boisé il est le refuge de nombreuses espèces animales dont : le wapiti, le cerf mulet, l’ours noir, le puma, le grand héron bleu, l’aigle royal, le hibou grand duc, le faucon crécerelle, le balbuzard pêcheur, le tyran de l’ouest, le viréo mélodieux et le rouge-queue…..

Tso’dzil

Le mont Taylor nommé Tso’dzil par les dinés (navajo) est un des quatre monts sacrés qui délimitent le pays navajo et symbolisent les frontières entre la terre ancestrale des navajo (dinetah) et le reste du monde. C’est une barrière naturelle entre ce qui est sacré et ce qui risque d’être dangereux pour eux. Tso’dzil représente la limite sud du territoire, la couleur bleue, la turquoise, l’âge adulte et la mi-journée.

Garçon et fille turquoise y habitent avec les rouges-gorges bleus. Le mont est surmonté par le ciel bleu, il est fixé à la terre par un cordon de pluie. La divinité tutélaire du mont est dieu-noir.

Le mont taylor est considéré sacré pour les peuples:

navajo ou diné

acoma,

hopi,

laguna

zuñi.

Uranium........

Le sous-sol du mont Taylor recèle l’une des réserves d’uranium les plus importantes du pays.

Le projet d’extraction nommé Roca Honda resources (RHR) est constitué par un partenariat entre STRATHMORE minerals (Canada) et SUMITOMO (Japon). Cette mine serait même l’une des plus importantes des EU pour les trente années à venir : ils misent sur une production d’uranium estimée à un million de kilos. RHR prévoit d’exploiter la mine sur une période de 18 à 20 ans. . RHR propose un permis d’extraction pour une surface de 8 km², comprenant 0,2 km² de routes de transport, un couloir de service et un pipeline pour évacuer les eaux d’assèchement.

Ils estiment que le site serait perturbé sur une largeur de 6 m et une distance de près de 9 km pour l’installation du pipeline. RHR voudrait extraire du minerai situé à environs 500-800 mètres de profondeur.

Site classé mais provisoirement.......

En juin 2009, les nations concernées s’unirent aux groupes de défense de l’environnement et leurs efforts aboutirent à une protection provisoire de la montagne sacrée classée « traditional cultural property ».

Ce site sacré doit être protégé, sa valeur culturelle est reconnue aussi bien par les autochtones que les non autochtones. Pour les amérindiens, sa place est importante dans l’histoire orale, les légendes, la cosmologie et les pratiques religieuses qui en découlent.

Sur le mont Taylor il y a des itinéraires de pèlerinage, des sources, la présence de plantes médicinales traditionnelles, tout ceci pourrait être menacé avec un projet d’exploitation minière.

Les terres dépendent du service des forêts.......

Le service des forêts de Cibola à l’intention de « dévier » les lois existantes (selon le projet de déclaration d’impact sur l’environnement) :

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

Le Service des Forêts examine trois alternatives dans le Projet de Déclaration, l’ « Alternative 1 » est l’ « Alternative Ne Rien Faire » c’est-à-dire pas de mine d’uranium, l’ « Alternative 2 » est la totalité du projet de RHR et l’ « Alternative 3 » est une version réduite de la mine projetée.

Lire l’article suivant sur le blog de ChrisP.lautre

Uranium : Le mont Taylor risque de subir des dégradations culturelles permanentes et graves ICI

Les effets possibles sur l’environnement et les communautés :

Les deux procédés existant pour l’extraction de l’uranium ne sont pas anodins : il s’agit des mines souterraines conventionnelles et du procédé de lixivation qui contamine les nappes phréatiques.
Sur l’eau : gaspillage conséquent car la société devra puiser dans la nappe aquifère souterraine. De l’eau traitée destinée aux populations seront utilisées par les propriétaires voisins de la mine.

« Pendant la construction de la Mine Roca Honda, les puits traverseraient deux nappes aquifères qui contiennent assez d’eau pour qu’un assèchement partiel soit nécessaire : les couches calcaires Gallup et Dakota. Au cours des opérations d’extraction, il faudrait assécher l’unité exploitée, la Branche Westwater Canyon de la Formation Morrison. Sur la durée de vie de la mine, on estime que 1,5 millions de m³ seraient pompés de la nappe aquifère Gallup, 286000 m³ de la nappe Dakota et 97 millions de m³ de la nappe Westwater »

Il n’existe aucune usine de traitement d’uranium sur le mont Taylor. Où va être stocké l’uranium extrait ?
Il n’y a pas de décharge pour les déchets
Le transport des déchets radio actifs se fera à travers les zones d’habitation.
Les effets cumulatifs sur les communautés qui vivent déjà avec les contaminations du passé et qui n’ont pas été remédiés. Les effets sur la santé n’ont pas été étudiés de façon adéquate. les familles proches des mines d’uranium abandonnées ont remarqué un taux plus élevé de maladies et de cancers.