Brésil : Le peuple Trumai
Publié le 10 Décembre 2013
Peuple autochtone qui vit dans l’état du Mato Grosso au Brésil
Population : 258 personnes (2014)
Langue : trumai
Elle est considérée comme isolée car sans aucun lien génétique avec d’autres langues du Xingu, du Brésil ou d’autres familles de langues. Il n’y a plus beaucoup de locuteurs, les enfants parlant principalement le portugais et les langues de leurs parents d’autres groupes, le kamayura, l’aweti ou le suya. Des classes ont été créées en langue trumai pour essayer d’encourager les jeunes à la revitaliser. Un manuel de trumai a été publié en 2002
On ne pense pas qu’il s’agisse d’une autodénomination, il aurait été donné par des tribus voisines comme c’est souvent le cas. Certains anciens interrogés parlent d’un terme qui leur était attribué « ho-kod ke » (les archers qui avaient des flèches à pointes de cire ) : référence au rituel de la jaryas dont ce groupe est maître.
C’est l’une des ethnies qui vit sur le parc indigène du Xingu (PIX) dans le centre du parc.
Ils partagent certaines caractéristiques culturelles avec les autres groupes du parc ainsi que des liens commerciaux et les rituels.
Les villages sont Terra Preta, Boa esperança, Steinen et Terra Nova.
Terre indigène
- T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal, Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
C’est l’un des touts derniers groupes à être arrivés dans la région du Xingu dans la première moitié du XIXe siècle.
On pense qu’ils vivaient dans la région située entre l’Araguaia et le Xingu fuyant d’autres groupes dont certainement les xavante vers le XIXe siècle.
Les villages ont bougé plusieurs fois car chaque fois il y avait des conflits avec d’autres peuples comme par exemple les yudja et les suya (kisêdjê).
Les guerres entre ethnies puis les épidémies du XXe siècle apportées par les blancs (grippe, rougeole, dysenterie) ont décimé une partie du groupe que l’on a même pensé éteint.
(en 1938 : 43 personnes, en 1952 ; 18, en 1966 : 26)
Les mariages entre ethnies permettent une reprise de la croissance mais provoque une perte de la culture qu’ils tentent de récupérer par différents moyens.
Quand ils se sont implantés dans le haut Xingu ils ont rejoint le réseau d’échanges en tant que fournisseurs de haches de pierre (daka) et producteurs de sel de jacinthe d’eau (yakir) obtenu à partir d’une plante aquatique. Ils produisaient aussi du coton, de l’huile de péqui.
Aujourd’hui ils produisent uniquement le sel pour leur usage propre et ne fabriquent plus les haches en pierre dont l’usage a été abandonné dans le Xingu.
C’est un peuple qui a adopté une bonne partie des coutumes des autres peuples du parc, leur alimentation de base est fournie par le manioc et la pêche. Ils cultivent aussi le poivre et les haricots.
Dans l’article ci-dessous vous aurez de plus amples données généralistes :
Brésil : Le parc indigène du Xingu
Parc indigène du Xingu (PIX) Dans l'état du Mato Grosso au Brési Sa création Le premier découvreur des indiens du Xingu a été le médecin, ethnologue allemand Karl Von den Steinen en 1884. S...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2013/11/le-parc-indig%C3%A8ne-du-xingu.html
Les anciens disent qu’autrefois , avant les contacts ils dormaient sur des nattes (wesat), utilisaient des armes comme le gourdin (nai) et des flèches de propergol (hopep).
Les hommes attachaient leur pénis avec une ficelle et portaient les cheveux longs. Les femmes utilisaient une bande en fibres autour de la taille qui passait entre les jambes (tsapakuru desmit). Aujourd’hui, ils ont adopté l’utilisation d’arcs et de flèches le couchage dans les hamacs, les femmes portent l’uluri ou ceinture de courtoisie, les hommes coupent leurs cheveux et s’ornent le corps avec les peintures ils ont adopté également une partie de la mythologie et des fêtes et en ont enseigné d’autres : la jaryas et le tawarawanã.
Ils ont malgré tout gardé des particularités : ils ne pratiquent pas le rituel du kwarup, ils consomment ce qu’il est interdit de consommer dans le Xingu, la viande d’animaux à fourrure (capybara entre autre). Dans leur cosmovision, les animaux sont classés en deux catégories : les animaux des airs (kodetl) mammifères et oiseaux, et les animaux aquatiques (k’ate) les poissons qui tiennent une grande importance.
Le rituel de la jaryas est un rituel complexe dédié aux guerriers tombés dont l’évènement central qui oppose deux groupes qui ont un différent et le lancer de fléchettes avec un propulseur. Ce rituel peut représenter un symbole de paix pour créer un espace en vue d’alliances possibles avec les ennemis pour obtenir des femmes.
La tarawaraña est une fête simple et joyeuse faite dans la matinée . Les hommes portent une jupe en buriti et se parent de feuilles de bananier, de coiffures constituées de feuilles d’un arbre parfumé. Ils dansent tandis que deux hommes assis chantent, l’un agite un hochet et l’autre l’accompagne avec une sorte de tambour. Les femmes, le corps orné de peinture se promènent seules puis se joignent aux hommes, tenant la pointe de leur jupe.
L’une des conséquences de la quasi disparition du groupe et de l’acculturation interethnique du groupe est la perte du chamanisme depuis une vingtaine d’années. Ils sont donc obligés de se rapprocher des voisins quand ils ont besoin de soins spéciaux adaptés en dehors du centre de soins présent dans le parc diffusant la médecine occidentale.
Source : socioambiantal
PHOTOS du peuple Trumai