Brésil : Le peuple Tapayuna

Publié le 13 Décembre 2013

Photo Credit: Aldeia Kawêretxikô (TI Capoto-Jarina). Foto: Beatriz de Almeida Matos, 2010.

Les tapayuna

Peuple autochtone qui vit dans l’état du Mato Grosso au Brésil.

Autres noms : beiço de pau (lèvres en bois), tapanhuña

C’est l’un des peuples qui vit au sein du parc indigène du Xingu (PIX)

Un groupe vit avec les mebengokre (kayapo) sur la réserve de Capota-Jarina IL

Population : 132 personnes (2014)

Langue : jê pratiquement identique à celle des kisêdjê

Autodénomination : kajkwakratxi = tronc du ciel

Terres indigènes

  • T.I Wawi- 150.328,18 hectares, 457 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso. Villes : Querência, São Félix do Araguaia. 2 peuples y vivent : Kisêdjê (langue jê) et Tapayuna (langue jê).
  • T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal,  Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
  • T.I Capoto/Jarina - 634.915,22 hectares, 1388 personnes, Mato Grosso. Villes : Peixoto de Azevedo, Santa Cruz do Xingu, São José do Xingu. 2 peuples y vivent : Mêbengôkre Kayapó (langue jê) et tapayuna (langue jê).

Il y a de cela 150 à 200 ans environ, les tapayuna et les kisêdjê composaient un seul et même peuple habitant une région située dans le nord de Goias ou dans la Maranhão (Mato Grosso). Ils partirent et s’installèrent dans la région des rivières Arinos et Sangue. Les deux groupes à un moment se divisent : les kisêdjê s’installent vers la rivière Ronuro sur le territoire de l’actuel parc du Xingu et les tapayuna restent sur le territoire de la région des rivières Arinos et Sangue.

Les premiers contacts avec les non indiens sont catastrophiques et tragiques. Pendant des décennies ils se battent contre l’invasion de leurs terres, ils sont agressés, les villages brûlés, la population assassinée.

Dans la région de la rivière Arinos sur leur territoire les récolteurs de caoutchouc entrent en conflit avec eux car ils empêchent leur progression.

En 1964, le père Adalberti Pereiro aidé des indiens paresi et iranxe tente un premier travail de contact avec les tapayuna. Cela ne va pas aboutir .

En 1967, selon un rapport du père Pedro Odilo Lunkes ils étaient environ 700 personnes. Au moment des premiers contacts avec la funai ils sont environ 400. En 1995, leur population dans le parc était de 58 personnes.

La construction de l’autoroute Compahia Paulesta donnant accès à des parcelles de terres achetées par les agriculteurs provoque encore de nouveaux conflits meurtriers.

En 1968, le ministère de l’intérieur est obligé d’exproprier un millier d’hectares et de les transformer en réserve autochtone sur les terres attribuées par la funai à l’usage exclusif des indiens. La funai a pour objectif de déterminer la surface de terre nécessaire à la survie de l’ethnie, de leur enseigner si possible les rudiments de la culture de céréales et de l’élevage afin de réduire encore considérablement la surface de terre attribuée tout en libérant celles à vendre.

En 1969, suite à des contacts encore catastrophiques, ceux qui sont connus sous le nom « lèvres de bois » ne sont plus que 41 personnes, ils sont déplacés de leurs terres et rejoignent les kisêdjê qui eux sont environ 65 dans le parc du Xingu.

Un an après un nouveau village se construit dans le modèle jê avec un cercle de maisons autour d’une place centrale avec la maison des hommes en son centre.

Les kisêdjê ont alors tendance à considérer les tapayuna comme faisant partie de leur ethnie mais malgré tout ils les trouvent « non civilisés » dans le sens où ils ne maîtrisent pas encore les coutumes présentes chez les ethnies du parc.

En 1980, le groupe revitalisé par les mariages entre les deux ethnies construit son propre village en amont de la confluence entre la rivière Suya-Missu et le Xingu. Il reste des tapayuna au sein des kisêdjê et d’autres partent vivre avec les kayapo (mebengokre) dans le Capota-Jarina IL.

Des mariages mixtes entre tapayuna et mebengokre sont courants mais ils ont provoqué la raréfaction de la langue des tapayuna puisque les enfants des couples mixtes parlent la langue de la mère. Cela est également le problème des deux groupes.

Revitalisation de la langue

Ils participent à des cours de formation donnés par des enseignants de leur langue en vue de sa conservation.

L’acculturation et les mariages entre ethnies ont provoqué sa quasi disparition car en 2008, seuls 40 taoayuna vivant dans la Capoto-Jarina IL étaient locuteurs ainsi que quelques-uns dans le PIX.

En 2010, 45 jeunes et enfants tapayuna étudiaient leur propre langue.

Pour en savoir plus sur leur mode de vie, je vous invite à prendre connaissance de ses deux articles. Le premier sur les kisêdjê dont ils partagent les coutumes, le second sur la vie en général sur le parc indigène du Xingu.

Source : socioambiantal

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Brésil

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