Les lieux de mémoire et traditions vivantes du peuple otomi-chichimecas de Toliman : La peña de Bernal gardienne d’un territoire sacré

Publié le 4 Novembre 2013

Les lieux de mémoire et traditions vivantes du peuple otomi-chichimecas de Toliman : La peña de Bernal gardienne d’un territoire sacré

Dans la zone semi-désertique de l’état de Querétaro situé dans la partie nord du centre du Mexique se trouve le territoire otomi-chichimeca dont font partie les municipalités d' Ezequiel Montes, Cadereyta de Montes, Colon et Toliman.

Le territoire et son symbolisme

La construction symbolique du territoire est constituée d’un espace géographique qui préserve ses caractéristiques topographiques et écologiques naturelles et la marque de l’intervention de l’homme aussi bien culturellement que symboliquement.

Il existe une expression dans la langue des otomis, la langue « ñhañha » qui est employée pour désigner la terre qui est cultivée, la terre que l’on possède et la terre occupée par l’ethnie : « ar hai ».

« ar hai » est la terre : le milieu où a lieu la production économique, sociale et culturelle des otomi-chichimecas.

Voyons un peu de quels éléments est constitué ce territoire si riche :

  1. le triangle symbolique formé par les collines Zamorano, Fronton et la Peña de Bernal : ces trois éléments dessinent la géographie sacrée fondée sur la connaissance et l’appropriation symbolique du milieu naturel à travers une conception particulière de l’univers.

La Peña de Bernal est un monolithe de 340 mètres situé à San Sébastian Berñal (Querétaro) et qui ponctue le paysage désertique de sa silhouette particulière. Il est le troisième plus grand monolithe au monde après le rocher de Gibraltar et le pain de sucre de Rio de Janeiro. Dans cet environnement au pied du majestueux rocher vit une faune et une flore originales et souvent endémique et on peut y trouver des espèces rares de cactus.

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La peña de Bernal

La peña de Bernal

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Dans les espèces citées on trouve le cactus orgue (stenocereus)

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L’agave (image)

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L’opuntia ou figuier de Barbarie (image)

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L’échinocactus ou coussin de belle-mère (image)

2. Les chemins de pèlerinage qui mènent au Fronton et au Zamorano, l’ascension du rocher de Berñal lors des fêtes de la Sainte Croix.

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image unesco

3. Un ensemble de fêtes locales qui marquent le calendrier rituel répartissant les différentes activités de la communauté tout au long de l’année selon la tradition vivante. Pendant ses fêtes on prie la divinité, les saints, les ancêtres pour obtenir de bonnes récoltes, demander de l’aide et remercier pour les bienfaits.

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4. Le mélange entre la mémoire nomade et indomptable des tribus chichimèques et la langue et les traditions des otomis qui est l’un des groupes les plus anciens et les plus nombreux de méso-Amérique.

Le chimal : c’est une structure éphémère qui est édifiée comme une offrande lors de grandes fêtes communautaires. C’est un emblème de résistance et un symbole de vitalité et d’appartenance qui est très important pour comprendre le peuple otomi-chichimeca.

6. Les 260 chapelles familiales ou « t’ulo mijö dega södi « = petite église pour la prière ou oratoire. Elles sont destinées aux rituels au cours desquels on vénère les anciens (macos)

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Les populations otomi-chichimeca ou ñhañha de cette région dont vivre la mémoire à travers leurs traditions pour exprimer la fierté due à la résistance face aux conquérants, la préservation de leur identité, l’expression par la vénération aux ancêtres à l’aide de croix, chapelles oratoires construites en leur honneur, l’expression vivace du chimal puis la reconnaissance du territoire ancestral délimité par les collines sacrées.

Dans cette vision du monde, l’aeau est l’axe symbolique qui structure le monde et la vie et coordonne le calendrier rituel.

Ce patrimoine de grande valeur à été inscrit sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l’humanité en 2009.

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Sources : unesco

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