Les aigles se rassemblent

Sur la mer les vagues d’azur

se couvrent d’un voile sombre et dur,

l’écume se trouble

elle doute et ne sait pas si elle continue

à mousser sans barrière,

les embruns quand à eux s’accélèrent.

Sur la plaine les brins d’herbe folle

couchent leurs têtes comme pliées

par un ouragan qui vielle au loin et se forme

calmement sans rien demander.

C’est comme si le présage soudain

D’un orage

D’une tempête

D’un évènement peu commun

s’apprêtait à siffler le destin.

D’un seul coup un bruissement d’ailes

au multiple, au centuple

se déploie sur la mer, sur la plaine qui lutte,

le ciel se couvre d’ailes,

de têtes blanches aux profils royaux,

et les becs crochus scintillent au firmament,

brillant de leurs jaunes propos.

Ils se sont assemblés

Ils se sont rassemblés,

mariant leurs forces vives

et derrière eux,

le monde tremblote et titube.

Les messagers des hommes

ont mis les bouchées doubles,

renversant l’ordre de la planète

trop bien établi.

Ils diffusent sous leurs majestueux

coups d’ailes ondulants

le nouveau monde de demain

dans lequel

Ni la faim

Ni la guerre

Ni le fric qui tue

Ni le fric qui pollue

Ni le fric qui corrompt

Ni les prisons qui serrent

n’auront de place, c’est promis.

Les aigles rassemblés autour de la terre

en signent le serment.

Carole Radureau (30/10/2013)

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