Brésil : Le peuple Yudjá ou Juruna
Publié le 14 Novembre 2013
Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l’état du Mato Grosso
Autodénomination : yudja (se prononce yudya)
Autres noms : juruna, yuruna, juruûna, juruhuna, geruna : Juruna est un ethnonyme qui est d’origine étrangère et semble signifier « bouche noire » en raison des peintures faciales autour de la bouche.
Langue : juruna du tronc tupi
Population : 880 personnes (2014)
Terres indigènes
- T.I Juruna do km 17 - 2292 hectares, état du Pará. Réservée. Ville : Altamira.
- TI Kapôt Nhinore – en cours d’identification . Etats du Mato Grosso et du Pará. Villes : Santa Cruz do Xingu, São Félix do Xingu, Villa Rica. 3 peuples y vivent : Mebêngôkre (Mebêngôkre Kayapó Menkragnoti, Mebêngôkre Kayapó Metyktire, langue jê) Yudja (langue juruna) et isolés Ccapot/Nhinore.
- T.I Paquiçamba - 4348 hectares, 45 personnes. Réserve homologuée dans l'état du Pará. Villes : Anapu, Senador José Porfirio, Vitória do Xingu.
- T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal, Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
Les yudja dans l’histoire étaient la plus importante tribu du Xingu. De tout temps les peuples ont guerroyé entre eux dans la forêt pour des raisons territoriales mais plus souvent de rapts et parfois ils devaient se déplacer, poussés par l’intrusion d’une autre ethnie comme ce fut certainement le cas des yudja en contact avec les wayapi.
Pour autant cela ne provoqua pas de génocide comme le fut l’intrusion des saigneurs d’hévéas qui ne saignèrent pas que les troncs de leur latex. Les yudja qui comme tous les autres peuples après les premiers contacts subirent d’importantes pertes, s’en sortirent malgré tout mieux que des peuples proches d’eux au niveau linguistique, peuples qui disparurent tout simplement : c’est le cas des paipaia, des arupaia et des takunyapé.
Pour rester dans le haut Xingu, les yudja durent se battre dans de sanglants conflits avec les peuples de la région, en particulier les kamayura et les suya qu’ils retrouvent par une malice de l’histoire au sein de la réserve indigène du Xingu.
En 1950, les relations de paix sont imposées par l’expédition Roncador-Xingu qui découvre alors le groupe dont la population est réduite à 37 personnes.
En 1842 les yudja étaient environ 2000.
Les canoteurs yudja sont les anciens habitants des îles et presqu’îles des bas et moyen Xingu, un des fleuves les plus importants d’Amazonie, menacé par la construction du barrage de belo monte.
Une petite partie de l’ethnie, de nos jours vit sur les terres de Paquiçamba et Altamira (Etat du Para) qui à présent, elles aussi sont menacées par un autre méga projet : la réalisation d’une gigantesque mine d’or, Belo Sun.
L’autre partie des yudja vit au sein du parc indigène du Xingu (PIX) dans l’état du Mato Grosso avec 14 autres groupes.
Ils font partie des groupes de filiations bilatérales qui vivent dans des unités familiales basées autour d’un « propriétaire » ou « capitaine » qui est bien souvent l’homme le plus âgé (se’uraha). Les relations familiales sont basées sur les liens mère/fille ou père/fils dans un système de parenté de type dravidien .
image funai
Dans le village il y a une maison commune construite par le capitaine qui fonctionne comme une cuisine collective dans laquelle les femmes préparent les repas de leurs familles.
Le mariage idéal dans ce type de société est le mariage entre cousins croisés.
Les rituels dépendent essentiellement des chamans or il n’y a plus de chamans chez les yudja depuis les années 80. Certains ont essayé de pratiquer une forme de chamanisme en utilisant les voies appropriées mais il leur a manqué le courage pour affronter les épreuves entre autre l’épreuve face au jaguar. Les raisons qui ont permis cet état de fait ne doivent pas être sous-estimées car elles révèlent la tragédie sociologique et démographique qui a été causée par le boom du caoutchouc mais aussi du choc provoqué par l’intégration dans la réserve indigène du Xingu.
Les yudja sont donc forcés de demander de l’aide et des soins appropriés aux chamans kaiabi et plus rarement aux chamans kayamura.
Dans les années 80, des yudja ont reçu une formation chamanique simplifiée de la part des chamans kaiabi.
Les yudja sont les spécialistes de la bière de manioc fermenté dont on peut distinguer deux sortes, la dubia et la yakupa.
La yakupa est une bière rafraichissante qui est consommée au quotidien par la famille. La dubia est une bière de rituel qui relie dans leur symbolisme la vie au culte des morts. La consommation de cauim peut-être alors considérée comme une réflexion sur la condition mortelle de l’humanité.
Source : socioambiantal
Vous trouverez prochainement de plus amples informations au sujet des peuples du parc indigène du Xingu, sur leur mode de vie, leurs coutumes et ce qu’ils ont en commun, bref des donnés générales que je suis en train de récolter pour compléter ces articles succincts que j’écris sur ces peuples.
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