Brésil : Le peuple Yawalapiti
Publié le 19 Novembre 2013
Les yawalapiti
Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l’état du Mato Grosso
C’est l’une des ethnies qui vit au sein du parc indigène du Xingu (PIX) dans la partie sud aux côté de peuples aux cultures similaires aux confluents des rivières Uluene et Batovi.
Population : 262 personnes (2014)
Autodénomination yawalapiti : « village des palmiers tucum »
Langue : le yawalapiti est une langue de la famille de langues arawak. Il est parlé encore par environ une quinzaine de personnes. Les autres parlent les langues des autres ethnies du parc, le kuikuro (langue karib) ou le kamaiura (langue tupi guarani), ceci en raison des nombreux mariages entre ethnies. Pour autant le groupe souhaite conserver sa langue et ils ont demandé l’aide d’un linguiste ainsi que la construction d’une école indigène.
Terre indigène
- T.I Xingu - 2.642.003,93 hectares, 6090 personnes, réserve homologuée dans l'état du Mato Grosso. Villes principales : Feliz Natal, Gaúcha do Norte, Querência, São Félix do Araguaia, São José do Xingu. 16 peuples y vivent : Aweti (langue aweti), Ikpeng (langue karib), Kalapalo (langue karib), Kaiabi (langue tupi), Kisêdjê (langue jê), Kuikuro (langue karib), Matipu (langue karib), Mehinako (langue arawak), Nahukuá (langue karib), Naruvotu (langue karib), Tapayuna (langue jê), Trumai (langue trumai), Waujá (langue arawak), Yawalapiti (langue arawak), Yudja (lanhue juruna).
Le premier contact avec des non indiens a lieu en 1887 avec l’expédition de Karl Von Den Steinen. Les yawalapiti étaient alors situés sur le cours supérieur de la rivière Tuatuari.
Les indiens identifient cette période comme le début de leur déclin en tant que groupe.
Au milieu des années 40, après avoir occupé le site de Palusaya-Piti, ils subissent une grave crise qui conduit à une dispersion temporaire de la population dans des villages kuikuro, mahinako et kamaiura. Quand les frères Villas Boas arrivent dans la région, ils avaient reconstruit leurs villages et réorganisé leurs groupes.
En 1948 avant le regroupement, Oberg dénombre 28 individus, en 1954 après l’épidémie de rougeole qui décime nombre de peuples ils sont 25, en 1963, 41 personnes et en 1970, 65.
Le groupe tend à augmenter progressivement profitant des soins qu’ils trouvent sur le parc du Xingu, suite à la baisse des conflits entre peuples du Xingu et suite à la « pacification » et aux mariages entre ethnies qui ont permis de maintenir le groupe.
Ils sont circulaires et composés de maisons communales (malocas) disposées autour d’une place dégagée en terre battue. Au centre de la place (uikuki) se trouve la maison des hommes ou appelée aussi maison des flûtes sacrées « apapalu » dont les flûtes sont cachées aux femmes. Les morts des deux sexes sont enterrés au centre de la place et sur cette dernière se tiennent les discours du chef, la distribution d’aliments lors des cérémonies, les rituels, c’est ici que les visiteurs sont reçus et qu’ont lieu les combats rituels, sortes de matchs de catch nommés « kari » ou « huka huka ».
Les femmes n’assistent pas aux rituels en dehors du rituel du yamurikuma dans lequel les rôles sont inversés.
Le propriétaire du village est une chef, « putaki wikiti » qui représente le groupe local dans les cérémonies avec les autres groupes ethnique, reçoit les invités, donne les conseils aux villageois. Il est choisi parmi les individus de prestige, les amulaw qui représentent une classe héréditaire d’individus qui ont des privilèges spéciaux.
Elles proviennent de l’agriculture, de la pêche et plus rarement de la chasse essentiellement aux oiseaux (jacu, macuco, colombe) et aux singes.
Le manioc est planté sur des abatis brûlis par les hommes. Ces sont des propriétés individuelles qui appartiennent aux hommes à partir de l’âge de puberté (14 -17 ans). Les femmes arrachent les tubercules, les transportent et en extraient la toxine pour en faire de la farine, des pains (beiju), des bouillies . Le manioc est à la base de l’alimentation indienne du Xingu.
Sur les parcelles sont cultivées également le maïs, les bananes , les haricots, le poivre, le tabac, le roucou.
Les femmes sont aussi de corvées d’eau dans les villages. Elles fabriquent les nattes pour presser le manioc, les hamacs, les colorants et l’huile de péqui pour les peintures corporelles.
Les hommes fabriquent les paniers, les flûtes et les hochets de cérémonie, l’artisanat en bois , bancs, mortiers, arcs, et ils construisent les maisons.
La pêche est pratiquée par les hommes à l’aide de filets, crochets, flèches, poison (timbo). Le poisson est consommé rôti, grillé ou bouilli.
Dans la forêt, la cueillette leurs apporte :
- Les fibres de buriti : pour fabriquer les hamacs, les paniers
- La sape(chaume) : pour la couverture des maisons
- Le taquara (bambou) : pour fabriquer les flèches
- Les racines et les feuilles des espèces médicinales
Le monde mythique est un passé qui n’est pas connecté au présent par des liens chronologiques stricts.
Le mythe est une référence spatiale et temporelle et il fournit principalement des modèles de comportement. Pour reproduire ses modèles les cérémonies sont parfaites et font réaliser l’impossibilité de répéter ce monde ou du monde d’une manière imparfaite.
Leur vision du monde est bien définie et la terre est représentée selon la végétation et les références à des évènements mythiques.
C’est dans la forêt (uku) où vivent les animaux ainsi que les esprits alors que les humains vivent dans le village (putaki).
Dans les rivières (uina) et les lacs (Iuia) vivent les poissons mais aussi des esprits importants pour les yawalaptiti.
Dans le ciel (anu naku-anu taku) sont les âmes des morts, c’est le royaume des oiseaux dont le chef est le vautour à deux têtes, le propriétaire du ciel.
Dans le « ventre de la terre (wipiti itsitsu) il y a un esprit-femme, de forte corpulence et avec un seul sein qui allaite les mortes et s’accouple avec les morts masculins. Elle est la propriétaire de la terre.
Aritana, le chef des yawalapiti
Leur vision du monde leur fait croire à de nombreux esprits qui ont une influence considérable sur les activités humaines. Ils provoquent les maladies si l’homme les rencontre en forêt, ils aident le chaman dans les guérisons, ils sont les propriétaires de certaines espèces animales. Il existe deux sortes d’esprits, les kuma qui sont des êtres transcendants d’espèces et d’objets du quotidien animal et les apapalutapa, des entités du monde quotidien (dont font partie également le tonnerre et la foudre). Les esprits ont une essence anthropomorphe, ils sont invisibles et n’apparaissent qu’aux malades et aux chamans en transe.
Toutes les maladies proviennent d’un contact avec le monde surnaturel. La personne malade est quelqu’un qui a « un mort », sous-entendu rencontré un esprit ou l’action de celui-ci. La maladie peut-être causée aussi par un vol d’âme (ipaïori) par l’esprit qui l’emmène au village des apapalutapa. Lorsque le chaman a guéri le malade, celui-ci est redevable à l’esprit et doit alors parrainer une cérémonie avec des chants et des danses, une distribution de nourriture aux villageois.
Le chaman exerce ainsi un contrôle social sur les relations entre le village et le monde surnaturel.
Source : socioambiantal
Images : Toutes les images de cet article viennent du site intérêt général info
Brésil : Le parc indigène du Xingu
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