L'étoile du poète
Publié le 17 Octobre 2013
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image Vladimir Kush
Il fait nuit noire,
le poète dort.
Engoncée dans sa robe du soir,
la muse sur ses lèvres barbouillées,
porte le brouillon d’espoir
des écrits de papier froissé :
la complainte de la lune de cristal,
la goutte de chlorophylle,
celle de charbon,
celle d’arc-en-ciel
qui attendent dans un rai de miel
de s’épanouir sur la feuille d’amate.
Il fait une aube de thé vert.
Le rayon fluet du soleil point,
l’étoile du poète
rentre un à un ses bras fluets.
Pendant une journée de vair,
elle dormira sa muse sous le bras,
le néant dans sa cage de pierre
tintera bord à bord,
attendant le soir nouveau,
pour chanter de sitôt.
L’étoile du poète
plonge parfois dans l’écume des jours,
puisant dans le puits corallien,
ses rimes éclaboussent
la chute des reins
d’une sirène épanouie,
fruit d’une nuit d’embellie.
Et soudain à l’encre de rose,
les mots surgissent : points de suspension
ponctuant une troublante émotion.
Dans quel ordre les ranger ?
L’étoile du berger
de sa canne de soie,
pointera les vers du cahier :
les mots blancs- moutons
sauteront gaiement
les barrières de la raison.
Carole Radureau (27/09/2013)
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