Chili / Argentine : Le peuple Kolla

Publié le 28 Octobre 2013

Les kollas

Autre orthographe du nom : colla, coya

Peuple amérindien du petit nord chilien et du nord-ouest de l’Argentine

Population : 67.046 personnes dont 3298 au Chili

Langue : castillan avec quelques locuteurs quechua et aymara

Répartition géographique

Au Chili : dans la IIIe région d’Atacama, province de Chañaral entre les villes de Potrerillos, El Salvador, Diego de Almagro et Copiapo.

En Argentine : dans la Quebrada de Humahuaca, dans la province de Jujuy

Quebrada de Humahuaca image

Chili / Argentine : Le peuple Kolla
Histoire
  • XIIe siècle : premières traces des ancêtres des kollas à l’époque de l’empire Tiahuanaco autour du lac Titicaca dans ce qui est la Bolivie de nos jours. L’apogée de la civilisation de Tiahuanaco a lieu entre 1000 et 1200 après JC avec l’élaboration de monuments de pierre dont la porte du soleil.
  • Au XVe siècle l’empire Tiahuanaco occupé par les kollas aurait été envahi par l’empire inca de Viracocha ce qui engendra une révolte qui se termine avec l’incorporation des kollas comme soldats pour l’expansion de l’empire inca vers le sud, puis ensuite comme travailleurs dans les nouveaux territoires conquis.
  • Les kollas seront donc le fruit du large métissage opéré par les incas avec de nombreuses ethnies auxquelles ces derniers ajouteront les mitimaes (dont les chichas). Les kollas actuels du nord-ouest de l’Argentine se revendiquent de ces origines dues à la migration forcée. A la place les incas établiront les groupes de mitimaes dont une partie parle le runasimi(quechua). A l’arrivée des conquistadors, peu après, le territoire kolla avait déjà une population hétérogène parlant trois langues différentes : l’aymara, le puquina (chipaya) et le quechua.

Quelques mots avec cette parenthèse sur les ethnies dont descendent probablement les kollas, deux d’entre elles sont représentées sur ce blog :

  • Les diaguitas :
  • Les atacamas :

  • Les omaguaca (huamahuaca) étaient représentés par une confédération d’ethnies d’agriculteurs qui avaient établis un important développement dans le domaine du tissage et de la poterie. Ils sont différenciés des diaguitas par leurs particularités culturelles et génétiques et seraient apparentés aux populations atacamanes et arawak.
  • Les mitamaes : c’est un groupe de familles qui a été séparé de force de leurs communautés par l’empire inca et déplacées vers des régions conquises. Aucune autre politique n’eut autant de répercussion tant sur la démographie que sur la composition ethnique andine que celle des mitimaes. Environ un quart de leur population fut déplacée.

Suite de l’histoire

  • Vers 1540 : contacts avec les colons espagnols, ils résistent à l’invasion mais ils perdent néanmoins des terres.
  • Le métissage intense continuera avec les espagnols et la pratique de l’encomienda* et les déplacements de population qu’ils engendrèrent.
  • Fin du XIXe siècle : guerre du Pacifique : les kollas migrent depuis le nord-ouest argentin (Timogasta et Fiambala) vers certaines vallées des Andes chiliennes de la région d’Atacama. Ces kollas viennent alors se superposer à ceux qui habitaient déjà cette région à l’époque précolombienne.
  • Le 31 août 1945 : des communautés kollas des provinces argentines de Jujuy et Salta ont envoyé des représentants avec une notre au conseil national agraire pour exiger la restitution de leurs terres en conformité avec les lois précédentes. Mais en janvier 1946 le décret d’expropriation est signé.

Mode de vie
Ressources

Agriculture /Elevage/ Artisanat

C’est celui des lamas pour la viande, la laine et les os.

Celui des moutons pour la viande et la laine.

Les chèvres pour le lait et la fabrication de fromages.

L'artisanat concerne celui de la poterie culinaire.

Les hommes travaillent également dans les mines avoisinantes.

Religion

Il s’agit d’un syncrétisme religieux mêlant la tradition imposée par la colonisation, le christianisme à l’animisme. Les prêtres chamans, les yatiris sont choisis à la suite d’un rêve. Ils tiennent le rôle de guérisseurs, ils dirigent les prières et les cérémonies qui se déroulent toujours en hauteur, dans les collines ou la montagne.

La pachamama, la mère nourricière est traitée avec respect et égard par les kollas selon les rites syncrétiques. Ils entretiennent avec elle une relation charnelle

Qullamarka

C’est la plateforme de coordination des kollas basée dans la province de Salta en Argentine et composée d’organismes communautaires. Elle utilise l’emblème de la wiphala et la croix andine ou chakana comme symboles.

Connaitre le symbolisme de la wiphala ICI

Leur situation en Argentine

Ils vivent dans des villages privés d’eau et d’électricité, difficiles d’accès. C’est la population la plus démunie du pays qui vit uniquement des revenus de l’élevage .

Dans la province de Jujuy et celle de Salta, des gazoducs doivent voir le jour. Le gouvernement argentin veut exporter dans matières premières pour reconstruire l’économie du pays affectée par la crise de 2001. Sur les terres indigènes on trouve du cuivre, de l’argent et du lithium qui tels des aimants aiguisent les appétits des investisseurs nationaux et étrangers. Les kollas qui étaient bien oubliés depuis des décennies, d’un seul coup se retrouvent sur le devant de la scène politique en raison de la richesse de leurs terres désertiques.

Dans la communauté de Cerro negro, les habitants ont organisé une révolte en barrant la route principale afin d’attirer sur eux l’attention publique. Ils réclamaient depuis des années un toit pour l’école du village qui était à ciel ouvert. Ils se sont organisée aussi contre le projet de mine d’argent à ciel ouvert qui est prévu sur le site abandonné de Mina Pirquitas à 4500 mètres d’altitude. Cette mine devrait devenir l’une des plus importantes d’Amérique latine. Derrière on trouve une compagnie minière canadienne : Silver standard.

Cela a inspiré en 2010 un film documentaire de la réalisatrice Inès Compan dont voici un extrait :

  • Encomienda : système mis en place par les espagnols dans l’empire colonial espagnol à des fins économiques et d’évangélisation. Pour les indigènes il s’agissait de regroupements sur un territoire en les obligeant à travailler sans rétribution dans des mines ou des champs sous une forme de pseudo-servage. Ils étaient confiés (encomiendador) sous les ordres du encomendero, un colon espagnol récompensé pour ses services par la monarchie espagnole et qui disposait librement des terres indigènes.

Sources : wikipédia en espagnol, à ciel ouvert, sur le net

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Argentine, #Chili, #Peuples originaires, #Kolla, #Colla

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