Bolivie : Les afro boliviens

Les afro boliviens

Minorité noire de Bolivie originaire d’Afrique noire (Angola et Congo), qui s’est imprégnée des coutumes indigènes , des indiens aymaras entre autre.

Ils vivent dans la région des yungas : Chicaloma, Coripata et Tocañia, Chulumani, Coroico .

Population : 35.000 personnes

Langues : espagnol avec des variantes dialectiques venant de l’aymara

Création d'un Institut de la Langue et de la Culture Afrobolivienne

L'Institut de la Langue et de la Culture Afrobolivienne (Instituto de Lengua y Cultura Afroboliviano) a été inauguré à Tocaña, Nor Yungas de La Paz le 7 septembre 2013, pour que les Afroboliviens s'approprient leur langue, même si certains universitaires affirment plutôt qu'il s'agit d'un dialecte.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Moralès et de son gouvernement pluriethnique, les afro boliviens sont reconnus dans la constitution comme faisant partie des 36 ethnies de Bolivie.

Néanmoins ils œuvrent dans des associations pour être reconnus également dans les statistiques.

Reconnaissance des afro boliviens par le sénat ICI

image ci-dessous

La région des yungas

Deux provinces du département de La Paz qui tirent leurs noms de la vallée forestière des yungas dans laquelle elle est située.

Nor Yungas : centre administratif, Coroico (c’est aussi la plus grande ville).

Sud Yungas : centre administratif , Chulumani.

Selon Jorge Medina, un leader afro bolivien :

« Les afro descendants n’ont aucun frontière. Les tambours les connectent de partout en Amérique latine et dans les Caraïbes avec l’Afrique, avec nos origines qui se trouvent là-bas au Sénégal, au Congo, en Guinée ou en Angola ».

Histoire

Pendant la colonisation espagnole sur le continent sud-américain, la traite des noirs s’étend sur plusieurs territoires et quelques milliers d’esclaves noirs seront acheminés vers le Haut Pérou (qui deviendra plus tard la Bolivie) en provenance de l’Angola et du Congo. Les esclaves se retrouvent le plus largement utilisés à Potosi qui est un grand centre minier d’où est extrait l’argent qui fera la richesse de l’empire espagnol et qui est alors la ville la plus importante de l’Amérique du sud.

Les esclaves sont marqués au fer et vendus sur la place publique.

Mais leur présence dans les mines pour remplacer la main d’œuvre indigène ne réussit pas vraiment car la population noire ne s’adapte pas au climat et à l’altitude élevée de la ville et il y a une forte mortalité.

Les riches familles possédaient leurs esclaves domestiques noirs et certains qu’ils employaient dans les plantations à des tâches agricoles dans les yungas, surtout pour la culture de coca.

L’esclavage est officiellement supprimé par un décret de Simon Bolivar (en 1816, mis en application dans des délais très variables selon les pays autonomes ou sous domination espagnole).

L’esclavage sera réinstauré par le gouvernement de Santa Cruz et il sera définitivement supprimé pendant le gouvernement de Belzu : La constitution précise : « Tout homme naît libre en Bolivie ».

Après la suppression de l’esclavage, ils partent travailler dans les exploitations agricoles (haciendas) en tant que « pongos »en offrant 5 jours de travail contre deux pour leur famille jusqu’à ce que le 2 août 1953 il y ait abolition du « pengueaje » et du « mitanaje » (esclavage de fait des travailleurs agricoles indiens en partie) et qu’ils aient accès aux terres sur lesquelles ils vivent aujourd’hui, même si pour la plupart c’est sans titre foncier.

Mode de vie

Ils vivent de l’agriculture essentiellement : cultures d’agrumes, de café, de bananiers,de manioc, de racacha (tubercule proche de la yuca), de walusa, de maïs, de coca.

La culture de la coca est légale mais en quantités limitées. Elle est destinée à être vendue sur les marchés ainsi qu’une partie des récoltes.

Les cocaleros afro boliviens ont adopté cette tradition indigène et travaillent durement dans les plantations où la récolte se fait manuellement.

La feuille de coca, victime de tabous

Un peu de botanique La coca, de son nom latin erythroxylum coca lam est une plante de la famille des erythroxylacées. C'est un arbuste de 1.50 m à 4 m qui pousse à l'état sauvage dans la Cordil...

http://cocomagnanville.over-blog.com/article-22897538.html

Ils vivent dans une grande pauvreté qui persiste et leur fait penser qu’ils vivent encore à l’état d’esclaves.

Malgré tout, ils reconnaissent que depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Moralès les attitudes envers eux ont changées.

Ils vivent également de chasse, pêche et cueillette des fruits sauvages.

L’organisation sociale est basée sur l’unité familiale fermée qui démontre des liens forts entre les membres des communautés.

Les croyances

Ils croient aux esprits qui sont en relation avec l’environnement naturel. Ils ont certains rituels magico-religieux.

La saya

L’origine africaine est implicite dans la déformation du vocable Nsaya d’origine Kikongo (Afrique) ainsi la saya signifie étymologiquement le travail en commun sous la direction d’un chanteur principal. Composée de musique, danse, poésie et rythme elle utilise la métaphore et la satire touchant aux thèmes de l’esclavage.

Elle présente des éléments de l’ancêtre africain et des particularités syncrétiques aymara comme les vêtements des femmes aux couleurs vives.

Les danses boliviennes ont été déclarées par les autorités boliviennes en 2011 comme éléments du patrimoins culturel bolivien.

La saya afro bolivienne en fait partie ainsi que la moranada des indiens aymara, la kullawada, la llamerada et los caporales.

En coordination avec les Ministères de la Justice et de l'Éducation, les organisations afro boliviennes ont constitué le Conseil National du Peuple Afro bolivien (Consejo Nacional del Pueblo Afro boliviano), une instance non gouvernementale composée de représentants d'organisations de base des zones rurales et urbaines du pays. On peut également souligner leur participation au Comité National contre le Racisme et Toute forme de Discrimination et au Conseil National des Droits Humains”, indique l'article 14 du rapport.

image tlaxcala

Sur le site des afrodescendants d'Amérique latine et des caraïbes géré formidablement par Guy, vous trouverez les actualités concernant les afro boliviens (et bien d'autres aussi).

Voici les liens concernant les afroboliviens ICI

Sources : wikipédia, le site des afrodescendants